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Le temps est décidément aux histoires d’amour hors normes sur grand écran. Après le génial Yves de Benoît Forgeard où le personnage de Doria Tillier tombait raide dingue d’un frigo intelligent, Zoe Wittock a imaginé pour son premier film un coup de foudre tout aussi improbable entre la jeune gardienne de nuit d’un parc d’attraction… et le manège star du lieu qu’elle a baptisé Jumbo. Mais les points communs entre les deux films s’arrêtent là. Car si Forgeard évoluait comme à belle habitude dans une ambiance de folie douce, Zoe Wittock a choisi, elle, un registre plus dramatique. Son héroïne apparaît d’emblée inadaptée au monde, sorte d’enfant enfermée dans un corps de jeune femme et écrasée par une relation fusionnelle avec une mère extravertie. Et c’est là que le bât blesse. Comme si le film n’assumait pas pleinement son postulat aussi dingue soit- il. Comme s’il fallait justifier par l’état de son héroïne l’existence de ces sentiments amoureux hors normes. Le geste aurait été infiniment plus fort si ce film en était resté à l’essence même de ce qu’est un coup de foudre : un état qui échappe à toute forme d’explication. Et c’est d’ailleurs dans les moments où Jumbo ose tout, sans peur du ridicule, en lâchant enfin les chevaux, porté par une Noémie Merlant qui s’abandonne avec une générosité et une puissance renversantes, que le film prend toute son ampleur. Et si ces moments se révèlent hélas trop rares, ils donnent une furieuse envie de suivre le futur de Zoe Wittock.