Toutes les critiques de L'Enfance d'Icare

Les critiques de la Presse

  1. Les Cahiers du cinéma
    par Florence Maillard

    (...) L'Enfance d'Icare ne frappe qu'à travers la présence hallucinée et intimidante de son acteur. Il le laisse infiniment déborder, égaré dès l'abord par une fascination éperdue. Pour le reste, le film évoque surtout quelque série B bizarre et surannée.

  2. Fluctuat
    par Eric Vernay

    Greffant avec maladresse le mythe de Faust - échanger une deuxième vie contre son âme - à l'atmosphère d'horreur onirique des Yeux sans visage (1960), L'Enfance d'Icare est un thriller médical boiteux, si l'on peut dire. Les dialogues, naïfs, pompeux et parfois à la limite du ridicule (« Il faut arrêter l'expérience. - Pourquoi ? - Parce que les hommes sont faits pour mourir. »), décrédibilisent aussi bien la charge critique portée par le film contre la science reine, que l'histoire d'amour entre Depardieu et Alysson Paradis, peu crédible, car tout juste esquissée. Il faut tout le talent de Carlo Brandt, presque aussi inquiétant que Pierre Brasseur dans le classique de Franju, et surtout, la présence de Guillaume Depardieu, fiévreux et toujours aussi passionnant à regarder, pour donner chair à ce cauchemar morcelé en séquences inégales, où les flashbacks au ralenti et les rêves téléphonés se succèdent sans surprise, sur fond d'electro anxyogène et abstraite signée Young Gods. Si bien que la lutte acharnée de Depardieu pour rester éveillé malgré les somnifères finit par devenir notre, devant ce film trop désincarné.

  3. Les Inrocks
    par Amélie Dubois

    Guillaume Depardieu produit à lui tout seul un deuxième film, fantomatique et insaisissable : il ne raccorde pas vraiment avec le premier, il s’en absente même, malgré l’adéquation (trop) fantasmée du corps de l’acteur avec l’enjeu dramatique. Bref, il lui résiste.

  4. Le Parisien
    par Alain Grasset

    Forcément, on ne peut s’empêcher de penser aux souffrances endurées par Guillaume après son amputation volontaire. Entre fiction et réalité, si le film n’est, malheureusement, pas tout à fait convaincant, en raison d’un scénario alambiqué et d’un rythme très lent, on est cependant touché par le talent de Guillaume Depardieu. « Il me disait que, même si tout son corps venait à être remplacé par une prothèse, son jeu n’en serait pas moins intense », se souvient Alex Iordächescu, qui acheva le tournage de « l’Enfance d’Icare » à Bucarest, deux jours avant la mort de son comédien. « C’était quelqu’un qui jouait avec son âme et pas seulement avec son corps. »

  5. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    Hélas, ce gain n'est pas mérité. Si l'image est élégamment cadrée, elle reste désespérément vide.

    L'entreprise du professeur Karr (Carlo Brandt) est aussi peu vraisemblable que significative et l'implication morose de son patient Jonathan Vogel (Guillaume Depardieu) n'a d'autre raison d'être que d'enfoncer une porte maintes fois ouverte depuis qu'il est établi que science sans conscience n'est que ruine de l'âme.

    Cette rudimentaire leçon d'éthique est accompagnée de figures que l'on voit d'habitude dans les Carpathes version Hollywood : l'assistante qui a vendu son âme au diable (Patricia Bopp) et la pure enfant du génie du mal, un rôle qui ne convient définitivement pas à Alysson Paradis.

  6. A voir à lire
    par Frédéric de Vençay

    Dernier film tourné par Guillaume Depardieu, L’Enfance d’Icare postule une science-fiction franco-suisse. Hélas, malgré ses belles dispositions de départ, l’objet s’enlise vite dans un fantastique cheap et abscons.

  7. Télérama
    par Juliette Bénabent

    La résonance tragique avec la réalité - Guillaume Depardieu est mort en octobre 2008 d'une infection contractée sur le tournage - donne au film un double sens insupportable. Le discours sur l'eugénisme, la foi mystique du professeur : tout est grandiloquent et prétentieux. L'acteur au corps fracassé, au visage tourmenté, ne peut même pas donner chair à son personnage. On préférera oublier Icare, pour que le dernier film de Guillaume Depardieu reste à jamais Au voleur, de Sarah Leonor, l'échappée tragique et magique d'un personnage sensuel, brisé et plein de lumière.

  8. StudioCiné Live
    par Véronique Trouillet

    Le film se perd dans une intrigue qui laisse trop de questions sans réponses, enferme ses acteurs dans des personnages qui tournent en rond, tente une réflexion métaphysique sur l'avenir de l'homme et effleure une dénonciation du profit derrière la recherche médicale. Pour le dernier film de Guillaume Depardieu, on aurait tant aimé mieux.