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On ne sortira pas ou peu de l’appartement de Brisseau et on n’aura pas à subir l’érotisme saumâtre qui tirait ses derniers longs métrages vers le bas. Sur ce coup, le réalisateur de Noce blanche garde le meilleur de son cinéma (le vertige spatio-temporel, les visions paranoïaques) et donne envie de croire à ce home movie personnel tourné avec zéro moyens. Côté jeu d'acteur, c’est sûr, Brisseau n’est pas Denzel Washington. Mais il ose se mettre en scène avec autodérision, affiche sa solitude d’homme érudit éteint tourmenté par ses démons intérieurs, et nous raconte, pour peu que l’on ait envie de le suivre, une histoire de fantômes follement poétique. Un film sorti de nulle part, donc, terriblement attachant, qui assume son ésotérisme et son humour. Pas étonnant qu'Apichatpong Weerasethakul (Oncle Boonmee...) lui ait remis le Léopard d’or au dernier festival de Locarno.
Toutes les critiques de La Fille de Nulle Part
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Insolemment fauché, "La Fille de nulle part" est un chef d'oeuvre.
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Brisseau emporte le Léopard d’or au festival de Locarno, redécouvre l’épure et l’intime qui lui vont si bien, érige Virginie Legeay en féminité contemporaine et montre à tous nos jeunes réalisateurs de qualité française ce que c’est qu’être jeune.
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Comme chez le Cocteau de « La Belle et la Bête » où l’irruption du surnaturel s’ancre à une mise en scène sans artifice, le mélange entre le minimalisme technique et le monde du conte renforce le merveilleux. Avec ce huis clos métaphysique et cinéphile, Brisseau réussit, une fois de plus, à « rendre sensibles les choses derrière les choses » (Cocteau, encore). Et à renouveler notre émerveillement face aux femmes et aux fantômes.
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« La fille de nulle part », joliment habitée par Virginie Legeay, nous emmène vers de troublants et inconfortables vertiges de l’amour.
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Poème d’amour fulgurant envers la Femme, le nouveau Jean-Claude Brisseau est une œuvre austère et fragile qui mérite amplement son Léopard d’Or au festival de Locarno.
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"La fille de nulle part" n'a rien d'un film rabougri, c'est un film de fantômes avec des anges et des démons où l'imaginaire, l'effroi comme le merveilleux réveillent et réparent un personnage dormant les yeux ouverts.
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[Jean-Claude] Brisseau (...) se révèle un acteur sobre et puissant. (...) Il y a (...) quelque chose de très touchant dans cette "Fille de nulle part". De très pur aussi.
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Le film de Brisseau transcende ses faiblesses techniques par une foi rare en l’image, et excède ses accents théoriques pour émouvoir franchement. Pour peu que l’on y mette un peu du sien, le cinéma, nous dit l’auteur, est l’affaire d’une croyance partagée.
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Le film est sans cesse sauvé par la croyance indéfectible du cinéaste dans le cinéma, dans ces effets simples et presque archaïques d'une série B fauchée. Ce dénuement, qui a obligé le cinéaste à rester chez lui pour se faire son cinéma, devient ainsi, comme le dit William Blake, une manière de voir le monde dans un grain de sable.
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Drôle de cocktail, moins érotisant qu’à l’accoutumée, que concocte là Brisseau, entre compil auteuriste et goguenardise pure – le film, tourné avec des bouts de ficelle dans l’appartement du cinéaste, est bien conscient d’être fauché comme les blés. Il n’en demeure pas moins traversé d’une kyrielle de visions traumatiques qui n’appartiennent qu’à son auteur, fauve blessé dont l’insolente et irréductible singularité palpite encore envers et contre tout.
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"La Fille de nulle part" transcende ses faiblesses techniques par une foi rare en l'image, et excède ses accents théoriques pour émouvoir franchement.
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Audace, risque et liberté sont les trois muses de ce poème cinématographique. Une oeuvre frôlant parfois ses limites, mais sans cesse envoûtante, mystique et païenne, traversée par un romantisme délétère et un érotisme mélancolique.
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Dans les scènes de conversation tournées à la Rhomer comme dans ses élans mystiques, Brisseau témoigne de son plaisir retrouvé à filmer - un plaisir communicatif qui s'apparente au bonheur.
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On se laisse progressivement envoûter par l’atmosphère étrange de ce huis clos couronné par le Léopard d’or du festival de Locarno cet été. Cette introspection un brin mystique, éclairée par la présence de Virginie Legeay,démontre que le cinéaste n’a pas dit son dernier mot...
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Avec La Fille de nulle part, Brisseau se présente à nous comme un dévot magicien qui aurait fait vœu de pauvreté.
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Dans un pays qui souffre tellement de la fracture peuple/élite, Brisseau et son cinéma fusionnent ces deux pôles supposés inconciliables. La Fille de nulle part dit que le cinéma exigeant, la métaphysique, ce n’est pas réservé aux bourgeois, ça peut être pour le peuple et par le peuple.
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Léopard d’or au festival de Locarno, ce film fait-maison avec un budget minuscule agace à plus d’un titre, mais séduit par sa sincérité.
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Plus que jamais, le cinéma de Brisseau s’affirme ici dans une géométrie qui échapperait aux lois d’Euclide. Un cinéma de la peinture et de la sismographie.
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Le nouveau film de Jean-Claude Brisseau est un poème intimiste dédié aux forces de l'esprit.
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Jean-Claude Brisseau est auteur, acteur et réalisateur de ce huis clos bavard et onirique à la fois. À la rencontre d'univers fantastiques et surréalistes. Une étrange curiosité pour agacer ou déconcerter tout à la fois.
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Une belle jeune fille aux abois débarque dans la vie d'un vieux prof solitaire, qui rédige justement une somme sur la propension des humains à s'illusionner... Est-ce une hallucination ? Un huis clos exaltant et drôle, par l'auteur de "Noce blanche".
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On fera fi des aberrations techniques et formelles car Brisseau sait encore et toujours nous happer dans son univers et ses obsessions que l’on connait pourtant bien (ou que l’on croit bien connaître). Ce n’est ni révolutionnaire ni novateur mais on est heureux de voir le cinéaste arriver encore à faire des films même avec des budgets ridicules.
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Le Jean-Claude Brisseau voyeuriste de ces dernières années laisse place à la sincérité et à la naïveté du cinéaste à ses débuts. On peut tout aussi bien être happé par cet univers poético-sensoriel qu'agacé par le non-jeu de Brisseau acteur et le côté fauché de l'ensemble.
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Il n'y a pas que la fille qui vient de nulle part : le scénario aussi (...) Dialogues compassés, situations ridicules(...)