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Ni remake ni suite du "French Connection" de William Friedkin (1972), "La French" est plutôt l’équivalent français du "French Connection 2" (1975) de John Frankenheimer, puisque le film se situe à la même époque. Sauf qu’ici, la police hexagonale affronte la Mafia à Marseille sans Gene "Popeye" Hackman… Cédric Jimenez et Audrey Diwann consignent avec précision les faits et gestes de chacune des parties, le juge prenant sa mission à bras-le-corps (mandats d’arrêt, présence sur le terrain), tandis que le parrain fait régner la terreur (la scène où il oblige l’un de ses hommes de main à sniffer une montagne de coke). Le réalisateur et sa scénariste tissent habilement les liens de travail, d’amitié et de famille de chaque clan, ajoutant au "bon" une zone d’ombre (une ancienne addiction au poker) et donnant au "méchant" l’aura d’un patriarche faisant vivre sa communauté… La reconstitution se révèle soignée et Marseille, personnage à part entière, est superbement filmée. Tout cela se montre aussi efficace qu’un bon vieil Yves Boisset (au hasard, Le Juge Fayard dit le Shériff) et hautement référentiel (Martin Scorsese, Francis Coppola, Michael Mann, Brian De Palma). De même qu’on sent chez Dujardin (le juge) et Lellouche (Gaëtan Zampa) un plaisir de gamins à incarner de grandes figures ennemies à la Delon/Belmondo ou Pacino/De Niro. C’est donc un film qui, tout en s’inspirant d’une histoire tragique dont les ramifications font encore l’actualité, transmet l’idée d’un monde englouti et celle d’un cinéma révolu. L’intérêt qu’il suscite est étrangement suranné mais bien réel.
Toutes les critiques de La French
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une confrontation au sommet entre Jean Dujardin et Gilles Lellouche, tous les deux brillants et charismatiques à souhait. Ils portent le film et font que le public s'attache rapidement aux personnages.
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Dujardin et Lellouche se prennent pour Al Pacino et De Niro dans Heat, et ça marche ! Cédric Jimenez signe un polar classieux qui rend hommage aux films noirs de Verneuil, mais n’a rien à envier à la frénésie d’un Scorsese.
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Après avoir vu la French, vous ne penserez plus que seuls les Anglo-Saxons réussissent de tels films.
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Fort d’une mise en scène élégante, le cinéaste Cédric Jimenez réussit le mariage parfait entre film exigeant et œuvre populaire. Coup de maître !
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Joliment culotté, Jimenez alimente la part d'ombre des personnages par des scènes d'intimité familiale qui poussent le film vers le mélo noir, là où tout vacille. Dujardin-Michel nage comme un poisson en eaux troubles, Lellouche-Zampa est exceptionnel.
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Outre la remarquable reconstitution du Marseille des années 1970, ce thriller, palpitant pendant plus de deux heures, mélange subtilement les séquences d'action et des scènes plus intimistes. On s'attache à la lutte à laquelle se livrent les deux hommes, Dujardin et Lellouche formidablement investis dans leurs rôles, dans ce Marseille ensoleillé et explosif.
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Le cahier des charges du film de gangster est parfaitement rempli (...).
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Cédric Jimenez a souhaité communiquer une dimension humaine à son polar riche en fusillades et en morts violentes. C'est une réussite.
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Des stars, Jean Dujardin et Gilles Lellouche, de l'action, de l'enquête, des bons, des méchants, du spectacle. C'est ambitieux. C'est efficace. C'est populaire. Bref, c'est très bien.
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"La French" s’impose au final comme un bel hommage à une figure associée à jamais aux notions de justice, de sacrifice et d’abnégation, donc d’héroïsme, mais surtout au cinéma noir. Le film de Jimenez est la preuve irréfutable qu’en France nous savons encore faire de bons polars.
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"La French" vaut autant par son duo d'acteurs parfaits que par le talent d'un cinéaste qui en a décidément sous sous le capot. De la vraie french quality.
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Mention spéciale à la ville de Marseille, tellement bien filmée qu’elle en devient un personnage à part entière du film. "La French" ne manque pas de crédibilité et dépeint avec brio ces années noires qui faisaient la part belle à la corruption, au trafic de drogue et au grand banditisme.
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Un duel Dujardin-Lellouche savoureux à souhait, mis en scène presque comme un western dans ce film à la reconstitution impeccable, dans la plus pure tradition du polar à la française. Malgré quelques longueurs et faiblesses scénaristiques, "La French" prouve la maturité de Dujardin et son assise indiscutable dans notre paysage cinématographique.
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Belle reconstitution des années 1970, beau duo d’acteurs, mais peu de surprises à attendre de ce polar tricolore balèze mais un peu trop balisé.
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Un duo chic pour un film choc. Une fresque ample et réaliste.
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Un polar qui joue dangereusement avec les clichés. Cédric Jimenez met le paquet pour faire croire à Lellouche et Dujardin qu'ils tournent un remake ensoleillé et aillé de "Heat" de Michael Mann. Décors, voitures, costumes, armes, soupe au pistou, le folklore du gangstérisme marseillais des années 1970 est nickel.
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Cédric Jimenez se laisse fasciner par l'affrontement magnétique entre deux hommes. D'un côté Gaëtan Zampa que Gilles Lellouche interprète avec une intensité brutale, la roublardise et la violence imprévisible d'un héros scorsésien. De l'autre, le célèbre juge Michel : Jean Dujardin — à son meilleur —, qui le joue dévoré de l'intérieur, aussi accro à la justice qu'au danger.
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À ce polar qualité France, documenté, pas vraiment fun, on préfère la version US de William Friedkin.
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Cédric Jimenez (...) nous emporte en virtuose avec ce polar rétro et racé qui s'inscrit dans l'héritage de Scorsese.
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"La French" ressemble aux travaux pratiques d’un alchimiste cancre qui aurait le don de transformer l’or d’une prodigieuse fresque criminelle en un bloc de plomb filmé avec les genoux (...) Jimenez, Dujardin et Lellouche s’emploient à surjouer l’exercice du plagiat, toujours à un millimètre de la parodie involontaire.