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Mêlant allègrement le documentaire avec la fiction, partant de la personnalité des comédiennes ou les mettant au contraire dans des situations à l’opposé de leur image, Maïwenn construit un film constamment sur le fil, drôle, enjoué, entrecoupé de moments de comédie musicale. Sur des chansons signées Joey Starr, Anaïs, Benjamin Biolay ou Pauline Croze, certaines de ces scènes sont approximatives, d’autres – celle avec Charlotte Rampling, notamment – sont des bijoux. Portrait en miroir (aux alouettes), Le Bal des actrices est une belle surprise qui prend constamment le spectateur à contre-pied. À l’écran, Maïwenn vit avec Joey Starr, Karin Viard tourne avec Bertrand Blier (qui lui
fait traire des vaches !), Marina Foïs a recours au Botox, Romane Bohringer cherche le rôle qui relancera sa carrière, Muriel Robin se fait « sadiser » par un metteur en scène de théâtre qui a les traits de Jacques Weber, et Karole Rocher s’insurge contre une prof qui n’est autre que Christine Boisson... Tout (ou presque) est faux, mais tout sonne vrai. Et ce qui est vrai sonne juste : le désir de plaire, le besoin de reconnaissance, la difficulté de mener de front sa carrière et sa vie privée, l’envie d’être considérée comme une actrice et non comme une comique ou un mannequin... Si, avec ce film, Maïwenn nous dit qu’elle veut être vue comme une réalisatrice à part entière, c’est réussi.
Toutes les critiques de Le Bal Des Actrices
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C'est "danse avec les louves", cette histoire-là ! On y croit. On y est. On perçoit aussitôt la dimension sublime de la profession. Et puis l'autre, tellement dérisoire. Maïwenn s'en amuse. Mais ne parodie jamais.
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Toutes ces facettes traitées tantôt avec humour, décalage et gravité témoignent de l'envie irrésistible de ces femmes d'être aimées par la caméra, le public, par un metteur en scène... Cette plongée dans le monde du cinéma, qui oscille entre le documentaire et la fiction a une petit gout de La nuit américaine et est servie par un casting formidable.
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Drôle, surprenante, pleine de fraicheur, cette comédie où l'on croise quelques mâles (...) dissimule, sous un fard de bonne franquette improvisée, un réel travail d'écriture et de mise en scène.
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Après « Pardonnez-moi », règlement de comptes familial, Maïwenn se livre à un exercice drôle et plus léger, avec ce docu-fiction sur les comédiennes, leur métier, ses coulisses. Karin Viard, Mélanie Doutey, Charlotte Rampling, Muriel Robin, Marina Foïs, Julie Depardieu, Romane Bohringer, Jeanne Balibar, Karole Rocher ou Estelle Lefébure jouent en liberté de leur image, de leur vécu, de leurs expériences, se montrant parfois sous un jour pas très glorieux. Karin Viard a la grosse tête ; Muriel Robin rêve de jouer un classique sans nez rouge ; Jeanne Balibar classée intello carbure aux médocs en rêvant d’un film d’action ; Romane Bohringer fait des pubs pour vivre ; Marina Foïs, botoxée à mort, aigrie, en a ras le bol des Robins des Bois, etc. Une actrice a besoin d’amour et de regards, elle est parfois humiliée, bousculée, insultée : rien qu’on ne sache déjà mais l’exercice de style, avec ses intermèdes musicaux qui dévoilent la vérité du personnage, est bien construit, bien joué. Dans ce film de femmes, la révélation est un homme : Joey Starr crève l’écran en papa poule pas caillera très drôle.