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Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Il est des vies trop hors normes pour supporter d’être enfermées dans une fiction. Comme celle d’Henri Roanne-Rosenblatt, que Nicolas Steil (Réfractaire) entreprend de raconter en portant à l’écran le récit romancé que ce dernier en avait fait dans son livre « Le Cinéma de Saül Birnbaum ». L’histoire d’un gamin juif autrichien sauvé de la Shoah car caché pendant la guerre dans une famille bruxelloise et dont la résilience s’est construite sur son amour fou pour le cinéma. Simon Abkarian possède la faconde pour incarner ce personnage tonitruant, propriétaire d’un delicatessen dédié au septième art dont la rencontre avec une femme va le replonger dans des affres du passé. Mais l’enthousiasme de Steil à raconter cette histoire se retourne contre lui : son film finit par étouffer de ces clins d’œil cinéphile, de ses déclarations d’amour exaltées au cinéma qui ne laissent jamais la place au spectateur de s’emparer de ce récit. De belles intentions mal récompensées.