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Cinéaste blasé et en manque d’inspiration (au point d’avoir précipitamment annoncé sa retraite), Patrice Leconte renaît en renouant avec la passion de ses débuts en tant qu’artiste : le dessin – il a pas mal griffonné dans le magazine Pilote au cours des années 1970. Le roman à succès de Jean Teulé dont est tiré le film était fait pour cet esprit iconoclaste, qui en tire une adaptation enlevée. Tout, dans les choix artistiques (le style caricatural, la noirceur détournée, les chansons absurdes), évoque modestement Tim Burton, sans la démesure baroque ni la poésie triste. Premier film en 2D relief (qui reproduit l’effet des livres pop-up), Le Magasin des suicides a visuellement de la gueule. Il démontre l’étendue du savoir-faire français, qu’on n’en finit plus d’encenser. C’est amplement justifié, vérifiez par vous-même.
Toutes les critiques de Le magasin des suicides
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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D'une énergie et d'une créativité débordantes, cette ode à la vie n'aura jamais été aussi pleine de morts.
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Non seulement ce Magasin des Suicides est une réussite sur le plan graphique, mais l'histoire, les personnages et les chansons vous emportent dans un univers où l'humour noir prend les couleurs du rire et de la poésie. Ce film apporte une belle joie de vivre. Décidément, Patrice Leconte et son équipe ont bien fait de tuer au travail !
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La qualité de l’animation entre régal de fluidité et identité visuelle immersive (la 3D reste pourtant assez discrète) contribue à accentuer le déséquilibre avec une histoire certes charmante mais peu passionnante et au développement entrecoupé de trop de parenthèses chantées.
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Comédie macabre, adaptée d’un roman de Jean Teulé et peuplée de numéros chantés, « le Magasin des suicides » impose son esthétisme burtonien, son côté « petite boutique des horreurs » et son mauvais esprit patenté (pour se débarrasser de son encombrant fiston, Mishima Tuvache, le père, va jusqu’à le pousser à fumer). Elle fait aussi en creux le portrait d’une société laminée par la crise et un désespoir lancinant qui n’est pas sans rappeler l’état d’esprit du moment.
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On voit ce qui a pu séduire Patrice Leconte, esprit iconoclaste, dans le roman de Jean Teulé. Quand bien même il s’agit d’animation, qui permet plus de folie, le passage à l’écran ne se révèle pas entièrement convaincant. Là où il aurait fallu la noirceur de Tandem et le côté déjanté du Mari de la coiffeuse, le film se montre plus gentil et sage que joyeusement féroce.
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Après une carrière de haut et de bas, Leconte retourne à ses premières amours avec ce conte macabre, dans la lignée graphique des Triplettes de Belleville mâtinée d'esprit Tim Burton.
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Visuellement réussie, cette comédie macabre, dans l'esprit de Tim Burton, bénéficie d'une animation inventive et de chansons pleines d'humour (un peu trop monocorde).
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par Nathalie Dassa
[Patrice Leconte] parvient à faire vivre [le roman de Jean Teulé] dans une mise en scène maîtrisée, sur un scénario tenu (...). Mais au final, le déroulement du récit s'avère hélas sans surprise.
Plus le film avance, plus il rosit, ce qui n'est pas forcément le signe d'une bonne santé, d'ailleurs l'hémorragie de sang d'encre finit par anémier un film qui reste quand même un objet d'étonnement et - par moments - d'admiration.
Ce film d'animation signé Patrice Leconte peine à renouveler les enjeux ou à sortir de la voie qu'il a tracée. Même si la fable contient de beaux moments, le tout est donc sans aspérités.
Ce qui fonctionne en littérature fonctionne-t-il vraiment à l'écran? Conçus par Régis Vidal et Florian Thouret, les dessins, plutôt réussis, ne déplairaient pas à Tim Burton. Les textes des chansons hésitent entre Les Frères Jacques, Boris Vian et Michel Fugain. Le spectateur hésite, lui, devant ce film déroutant, entre l'envie de revoir «Les Bronzés» ou «Les vécés étaient fermés de l'intérieur», du même Leconte, histoire de vraiment retrouver le sourire.
Patrice Leconte réalise un premier film d'animation musical et grinçant plutôt réussi, quelque part entre Tim Burton et "Les Triplettes de Belleville".
Cet univers étrange imaginé par Jean Teulé est mis en images animées par Patrice Leconte, qui nous gratifie d’un conte musical décalé, mais hélas pas très palpitant malgré quelques élans à la Tim Burton.
Gonflé, c'est aussi le pari d'un film d'animation à l'humour grinçant qui s'adresse aux adultes et aux ados et non pas aux charmants petits enfants.
Au moment d’adapter le best-seller de Jean Teulé, et parce qu’il ne veut pas passer pour un nécrophile, Patrice Leconte n’embrasse pas son sujet. C’est plus hygiénique, mais c’est moins drôle.
Peu créatif alors qu'il aurait pu permettre toutes les audaces et le mauvais esprit, "Le Magasin des suicides" s'enlise dans une ritournelle gentillette. On s'ennuie ferme dans ce magasin.
Ersatz gothique « inspiré » par Tim Burton : Leconte n’est toujours pas bon.
Le dessin animé de Patrice Leconte est raté : gags répétitifs, chansons fades, animations minimalistes. Rendez-nous l'auteur de Tandem et de Ridicule !