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Nuri Bilge Ceylan sait comme nul autre capter les élans contrariés, les retrouvailles vouées à la déconfiture poisseuse, les mouvements infinitésimaux qui, plus que les longs discours explicatifs, racontent la tristesse et le désir, l’angoisse de perdre l’autre et le mépris de soi. Self-made-man de ses films ( non content de les écrire, réaliser, interpréter et produire, il travaille itou à la photo et au montage), Nuri ne donne pourtant jamais le beau rôle à son ego. Et son portrait ( autoportrait ?) à la fois bouleversant et absurde d’un type rongé par l’égoïsme, la peur et la violence ne s’oublie pas. Pas du tout.