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En dépit des apparences, Leviathan n’est pas un documentaire sur la pêche au chalut mais un film d’art et essai hardcore. Armés de mini-caméras, les réalisateurs ont embarqué sur un chalutier afin de rapporter des images sombres et granuleuses de poissons morts, de mouettes rieuses et de pêcheurs privés de sommeil, assaisonnant cette immersion sensorielle d’une bande-son gargouillante et de citations bibliques. On ne sait pas si c’est de l’art ou du poisson.
Toutes les critiques de Leviathan
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Il faut voir ces plans sur la gueule creusée des marins et entendre la mer hurler dans les crépitements infernaux de la bande-son pour saisir toute la force du film, à la fois manifeste esthétique pour un nouveau documentaire et pamphlet radical contre l’exploitation suicidaire de la nature par l’homme.
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Comme l'annonce le titre Leviathan, emprunté au monstre biblique hantant les profondeurs depuis la nuit des temps, l'épopée est autrement brutale. Grâce à une myriade de micro-caméras disséminées sur le bateau, accrochées au bastingage et collées au corps des pêcheurs, les cinéastes emportent le spectateur en plein chaos, dans les ténèbres de l'océan ou sous les feux aveuglants d'un projecteur, dans le tourbillon d'une masse visqueuse de poissons pris au piège, tranchés, éviscérés ou rejetés à la mer.
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Plus proche du cinéma expérimental que du documentaire au sens classique du terme, Leviathan est une oeuvre exigeante mais étonnante.
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Leviathan charrie dans son sillage quelques-unes des images les plus fortes vues ces derniers temps, et incarne crânement un rêve de spectateur : un authentique prototype du cinéma.
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S’il bouleverse à ce point, c’est que Leviathan fait remonter à la surface une mythologie sauvage dont chacun pensait connaître tous les codes - depuis les légendes d’ordre religieux jusqu’à Moby Dick - et dont la formidable brutalité démontre sèchement qu’on ne savait pas grand-chose.
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Si la splendeur plastique vous tient dans votre fauteuil, elle n'empêche pas la durée de certains plans, et du film lui-même, de provoquer par moment un sentiment un peu désagréable. Pourquoi ne pas continuer encore pendant deux heures ? Pourquoi n'avoir pas fait 20 minutes de moins ?
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Le spectateur est en totale immersion avec l'équipage et réalise la difficulté d'une telle campagne de pêche industrielle et ses dangers.
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Il faut du temps pour réaliser où nous entraîne ce documentaire hypnotique.
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L'ensemble forme un ballet visuel hallucinant, vomissant l'eau, le sel, les écailles et les chairs tuméfiées des entrailles de l'océan.
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Ce dispositif quelque peu expérimental ne manque pas d’intriguer, même s’il finit, à l’occasion de séquences trop étirées, par lasser.
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Si la volonté d'immersion totale dans ce monde inconnu est louable, les cinéastes ne parviennent jamais à faire de ce projet, une expérience sensorielle, la faute à une absence de point de vue.
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On se dit finalement que Leviathan aurait davantage pu être ouvert aux quatre vents, et que ce n’est pas franchement le cas. Son propos et son sens restent en fait plutôt clos sur eux-mêmes.