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De très longs plans-séquences répétitifs, souvent agrémentés de zooms tout aussi lents, sur le drame d’un pauvre employé d’une usine de lait tenue par des Allemands dans le Nordeste brésilien… Dès son entame, impossible de ne pas penser en permanence, devant ce premier long-métrage, aux premiers films de Carlos Reygadas (un cunnilingus nocturne et fantasque pratiqué par le héros rappellera de bons souvenirs aux fans hardcore des galipettes arty et conscientes politiquement de Bataille dans le ciel) ? Bon, c’est histoire de trouver une référence, parce que cette métaphore très appuyée du colonialisme brésilien a beau produire quelques belles visions nocturnes (les yeux d’une prostituée qui brille dans la nuit comme ceux d’un chat), le film utilise en fin de compte une symbolique ultra lourde et des moyens de cinéma trop « art et essai » pour provoquer autre chose qu’un ennui poli.