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Fasciné depuis l'adolescence par le gangster, Richet en connaît les écrits, les excès, les fulgurances et surtout, la complexité. Il en a digéré les innombrables facettes, volontiers contradictoires, pour accoucher d'un vrai héros, tour à tour romantique et violent, égocentrique et généreux, machiavélique et idéaliste. D'où la crédibilité de son personnage, très proche de ce que fut le voyou natif de Clichy et fidèle à ce jeune rebelle abîmé par la guerre d'Algérie et ulcéré par le conservatisme de la France des Trente Glorieuses. Grâce à un scénario impeccablement documenté et une mise en scène nerveuse à l'américaine, Richet nous embarque, dès ses premiers plans, dans le vertigineux tourbillon de la vie de Mesrine.
Toutes les critiques de Mesrine : L'Instinct De Mort
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Le JDDpar Carlos Gomez
Le Mesrine de Richet a les atours de la tragédie de toujours, mais avec des contours modernes. Il y a un nerf dans sa réalisation qui rend l'écran mouvant. Une urgence qui fascine. Jamais son sujet ne dépasse Richet, jamais il ne se laisse dominer par lui. Vincent Cassel trouve ici un des meilleurs rôles de sa carrière, déjà jalonnée de fameux numéros de funambule: La Haine, Sur mes lèvres, Blueberry... Mais son Mesrine les dépasse tous.
- Ellepar Florence Ben Sadoun
Le premier volet de ce "diptyque biopic cinématographique", réalisé avec talent par Jean-François Richet, s'ouvre comme un film de gangsters français, dans la veine d'un bon Verneuil, avec des mouvements de caméra nerveux. La puissance de Vincent Cassel, la force de son interprétation donnent corps à la face très sombre de cet homme devenu une légende.
- Télé 7 jourspar Julien Barcilon
Conquis par la puissance d'interprétation de Cassel (Mesrine, c'est lui) et le style Richet [...], on attend le second volet avec impatience.
- Paris Matchpar Alain Spira
Richet commence par conduire son film en père peinard avec un classicisme inquiétant, mais ce n'est qu'une mise en jambes. Plus son héros prend de l'épaisseur, plus le rythme de densifie et acquiert de l'énergie. Aussi efficace qu'un thriller américain, ce biopic conserve la patte des grands polars à la française avec une reconstitution minutieuse, un casting sans petits rôles et un Vincent Cassel caméléonesque, immense de présence de d'intériorité.
- Pariscopepar Virginie Gaucher
Braquages audacieux, évasions spectaculaires, kidnappings, prises d’otages : le film est d’abord un vrai policier, respectant les lois du genre, avec une reconstitution convaincante de la décennie 60/70. Jean-François Richet filme énergiquement ce polar nerveux et riche en aventures, qui cohabite avec le portrait complexe, sans concession ni flatterie, d’un gangster, pas d’un Robin des bois, d’un homme à la fois romantique et impitoyable, viscéralement rebelle à l’ordre établi. Un personnage très romanesque puissamment interprété par Vincent Cassel.
- Fluctuat
Premier volet du dyptique consacré à jacques mesrine, L'instinct de mort est le portrait de jeunesse d'un gangster incapable de se soumettre, guidé par son seul instinct d'animal criminel et qui met une claque au cinéma français. Lire le dossier spécial MesrineMesrine... s'ouvre sur un meurtre et se poursuit... par un deuxième meurtre. Les deux mettent en scène Jacques Mesrine mais pas du même côté de la balle. Le premier est le célèbre assassinat de la Porte de Clignancourt où les flics tirent à quasi bout portant sur l'Ennemi public numéro 1. La fin du gangster mythique est connue, inutile de faire monter le suspense, jean-françois richet annonce la couleur.Celui qui suit a lieu 20 ans plus tôt en Algérie où des officiers français demandent au soldat Mesrine de buter la soeur d'un opposant récalcitrant. Mesrine hésite à peine avant d'orienter son arme sur le prisonnier pendu à des crocs et de tirer.Tout en ruptureEn deux scènes à la violence sèche, Richet pose les bases d'un film qui pendant deux heures va coller au plus près de l'animal Mesrine, fauve indomptable qui n'obéit qu'à ses propres règles et finit comme il se doit sous les cartouches de ses prédateurs. L'instinct de mort c'est celui qui poussera Mesrine à refuser toute forme de reddition, à foncer vers une mort qu'il sait aussi certaine que sa vie sera excitante.Parce que seule la fantaisie narrative d'un documentariste animalier pourrait dérouler une biographie cohérente quand la vie de Mesrine est toute en rupture, Richet procède par accumulation de scènes symboliques et de nombreuses ellipses. Le cinéaste préfère la puissance évocatrice des actes à la profondeur du récit filé. Des premiers braquages et amours (rarement) tarifés à l'exil américain en passant par nombre de casses magistralement réussis, L'instinct de mort saisit (comme on le dirait d'une photographie) Mesrine dans les plus grandes manifestations de sa personnalité.On verra Mesrine, politiquement suspect et meurtrier sanguinaire qui tue comme un chien le proxénète algérien qui a battu sa maitresse devant les yeux ravis de son mentor, Guido membre de l'OAS ( gerard depardieu jamais vu aussi flippant).Mesrine joli coeur qui compte fleurette en Espagne. Mesrine qui met un flingue dans la bouche de sa femme quand celle-ci tente de le convaincre de ne pas reprendre ses activités criminelles après une courte période de réinsertion.Plusieurs films en unRelativement libéré des normes du récit, Richet l'est tout autant du cinéma de genre à qui il fait des clins d'oeil permanents sans jamais s'y arrêter. Le film flirte tantôt avec le biopic hollywoodien, tantôt avec le polar français des années 1970 sans jamais choisir une option durable. Si bien que L'instinct de mort pourrait apparaître comme le montage nerveux de plusieurs films inaboutis. Sa génèse y est d'ailleurs sans doute pour beaucoup : le film est passé des mains de Barbet Schroeder à Richet, le producteur Thomas Langmann envisagea même Mathieu Kassovitz ou Gaspar Noé. Dans ses meilleurs moments L'Instinct de mort s'inscrit dans la lignée des Raging Bull ou Le Parrain qui ont su outrepasser certains des codes de leur genre pour en être les meilleurs représentants. Cassel, fascinantMais ce qui fait Mesrine le film, c'est Mesrine l'homme - Vincent Cassel. L'acteur y joue les différentes facettes du gangster aussi facilement que celui-ci pouvait changer de look avec trois postiches. Son jeu, purement instinctif, tout en mimiques contenues et regards perçants est insupportablement fascinant. D'un charisme inouï, Vincent Cassel met une sacrée longueur à la majorité de ses contemporains. Fanfaronnant et potache, Mesrine est animal de cirque mais finira bête agonisante : dans l'unité spéciale d'une atroce prison québécoise où le traitement que le gangster subit pendant de longs mois donne la scène la plus violente du film. La claque nous ramène quinze ans en arrière quand La Haine secouait le carré pépère du cinéma français et que le public découvrait Cassel. Le film de Kassovitz traitait autant de la violence des cités que de la fascination que celle-ci provoquait. On reprocha - avec quelque raison d'ailleurs - au film d'érotiser la banlieue, d'en faire un parc d'attractions excitant et flippant.Oubliant un peu vite que cette fascination était la notre, qu'il s'agissait autant d'une réalité que du regard porté sur elle. Qu'en bons chats domestiqués nous aimions voir se débattre les animaux pris au piège, qu'ils s'en sortent ou qu'ils crèvent mais pas hors-champ.Mesrine, mégalomane total qui avait compris la mécanique dramatique du spectacle, finira par se prendre dans la lumière des spots médiatiques comme un fauve pris celle des phares d'une voiture. Mais ça c'est une toute autre histoire... - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire les fils biopic, film policier, adaptation sur le blog cinéma- Mesrine, l'homme : lire le portrait de Jacques Mesrine, et ce qu'en pense son fils, voir sa cavale en images, et revenir sur cent ans d'ennemis public : Mesrine, le dossier- Mesrine, le mythe : comment écrire sur Mesrine ? réponse avec Abdel Raouf Dafri, le scénariste du diptyque- Portrait de Vincent Cassel- Le film Mesrine, l'ennemi public n°1- Notre analyse du biopic français