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Une parenthèse appréciable entre deux films de superhéros lambda.
Ressusciter sur grand écran les Power Rangers, ces combattants en tenue legging colorées qui domptent des dinosaures mécaniques et affrontent des monstres grotesques ne relève-t-il pas de la gageure ? Ont-ils la capacité de fédérer un nouveau public mais surtout celle d'exister aux côtés des armées de super-héros habituelles ? Étrangement, oui. Cette modernisation signée Dean Israelite, réalisateur du surprenant Projet Almanach en 2015, est un divertissement de qualité supérieure et une parenthèse appréciable dans les superheroes movies traditionnels.
Dans les vieux pots
En rendant hommage aux générations passés de Rangers, surtout la première, cette version 2017 arrive à dépoussiérer le mythe de ces héros adaptés des Supers sentai japonais tout en assurant un fan-service correct. Car pour beaucoup de kids nés dans les années 1990, le show diffusé au départ dans le Club Dorothée fait aujourd’hui office de madeleine de Proust ravivant les souvenirs d’après-midi passés devant la télé et de combats reproduits durant les récréations dans la cour de l’école.
Même si le film ne brille pas par son intelligence et son habileté scénaristique, les effets-spéciaux jouissifs et une Elizabeth Banks qui s'éclate comme une petite folle en bad-girl auront raison des menus défauts. Cette réactualisation 2.0, le vrai premier long-métrage étant sorti en 1995, reprend la trame de base de la première saison. On retrouve ici cinq lycéens solitaires que tout oppose devant faire cause commune face à une menace Alien voulant détruire la petite ville où ils vivent, Angel Grove. Aidé d’un extraterrestre immatériel nommé Zordon et d’un androïde à la langue bien pendue, Alpha 5, ils vont devoir maîtriser leurs transformations pour vaincre la terrible Rita Repulsa.
Dans la lignée de Projet Almanach, Power Rangers est surtout un blockbuster ronflant déguisant un teen movie juste et raccord avec son époque. Hormis les geekeries, l’humour un peu benêt et les stéréotypes propres à la franchise (dans les personnages principaux on retrouve le nerd, le sportif raté, la fille grande gueule, la BCBG et le beau ténébreux), le film de Dean Israelite aborde des sujets inattendus dans un tel divertissement. En témoigne l'autisme léger de Billy, le Ranger Bleu, ou encore l'homosexualité de Trini, la Ranger Jaune, le tout étant amené sans forcer le trait. Le cinéaste propose au final un film d’action qui remet au goût du jour des thèmes simples comme la famille, le courage et l'amitié. Tous trois comme seuls et derniers remparts aux forces du mal, ce qui, en soit, n'est déjà pas si mal.
Power Rangers