Titre original Predator : badlands
Date de sortie 5 novembre 2025
Durée 107 mn
Réalisé par Dan Trachtenberg
Avec Elle Fanning
Distributeur Walt Disney Company France
Année de production 2025
Pays de production Etats-Unis
Genre Science-Fiction

Synopsis

L'histoire se déroule dans le futur sur une planète lointaine, où un jeune Predator exclu de son clan, trouve une alliée improbable en la personne de Thia et entreprend un voyage en territoire hostile, à la recherche de l'adversaire ultime.

Critiques de Predator : badlands

  1. Première
    par Frédéric Foubert

    "Sa capacité de régénération est extraordinaire", s’enthousiasme un personnage de Predator : Badlands face au Kalisk, l’un des méga-monstres extra-terrestres au cœur de l’intrigue, sorte d’énorme porc-épic capable de faire repousser ses membres immédiatement après que ceux-ci ont été sectionnés par ses adversaires. Cette "régénération", qui permet à la bête de trôner tout en haut de la chaîne alimentaire, fonctionne aussi, bien sûr, comme une métaphore du destin des franchises hollywoodiennes, dont on sait qu’elles peuvent muter et survivre à toutes les modes et à toutes les époques. Peut-être faut-il même aller jusqu’à entendre dans cette réplique le commentaire extatique du réalisateur Dan Trachtenberg sur son propre travail et la façon dont il a su "régénérer" le mythe de Predator, grâce à l’accueil dithyrambique de Prey, sorti sur Disney+ il y a trois ans. Depuis le chef-d’œuvre inaugural de John McTiernan en 1987, la saga semblait ne pas savoir quoi faire d’elle-même, tentant de se réinventer, la plupart du temps de façon très maladroite, entre suites mal aimées ou oubliables et crossovers au rabais avec l’univers Alien.

    En propulsant dans Prey le prédateur venu de l’espace en plein territoire Comanche du 18ème siècle, Trachtenberg a su réinjecter un peu de sang neuf (du sang vert fluo, bien entendu) dans une saga à laquelle plus grand-monde ne croyait. Il a enchainé l’été dernier avec l’animé Predator : Killer of Killers (toujours sur Disney+) et ramène aujourd’hui le chasseur E.T. au look rasta sur grand écran avec ce Predator : Badlands, dont tout le concept tient dans une inversion de perspective façon Maléfique : et si l’antagoniste des précédents volets devenait le héros du film ? Et si on voyait le monde à travers ses yeux et ses sentiments ?

    La star de Badlands est donc un jeune prédateur, ou Yautja (comme on les appelle), nommé Dek, qui doit prouver sa valeur à sa famille en partant chasser, sur la planète Genna, alias "la planète de la mort", un adversaire réputé imbattable, le Kalisk (vous savez, celui qui a des capacités de régénération extraordinaires). Sur place, l’apprenti chasseur va faire la connaissance de deux androïdes "jumelles", Thia et Tessa (toutes les deux jouées par Elle Fanning) : l’une enjouée et très bavarde, façon C-3PO, qui va se retrouver à voyager sur le dos de Dek (elle a perdu ses jambes en chemin), l’autre beaucoup moins sympa, que les circonstances vont pousser à devenir la prédatrice du Predator.

    C’est donc, comme il se doit, une histoire de proie et de chasseur, mais où les positions des différents protagonistes sont reconfigurées en permanence. Et où, surtout, Trachtenberg s’amuse à agrandir les contours de la mythologie Predator, mythologie qui a l’avantage d’être à l'origine extrêmement sommaire, et à laquelle il peut donc facilement ajouter plein de couches supplémentaires, tout un folklore fait d’armes de guerre, d’items divers, de rituels tribaux, d’une faune et d'une flore alien se dévoilant selon une logique de worldbuilding très inventive et joueuse, avec ses lianes très agressives, ses plantes explosives, ses herbes coupantes et ses punaises de lune (beaucoup plus costaudes que leur nom l’indique).

    C’est la meilleure partie du film, le plaisir presque enfantin que prend le réalisateur à fabriquer son petit monde, dessiner son univers, quitte à colorier en-dehors des traits. Une qualité qui est aussi l’évidente limite de Badlands, Trachtenberg ayant tendance à brasser un peu trop large, embrassant des références en pagaille, de Star Wars à Avatar en passant par Conan le barbare et les derniers Planète des Singes. On est très loin, à des années-lumière, de l’épure viscérale, primitive, du McTiernan. Ce côté "attrape-tout" est de toute façon contenu dans l’ADN même du projet, qui tease carrément un futur nouveau Alien vs. Predator, à travers la mention de la Weyland-Yutani, la corporation de l’univers d’Alien pour laquelle bossent ici les deux "synthétiques" interprétés par Elle Fanning.

    Trachtenberg, après avoir joué la carte de l’approche "dégraissée" et du retour aux sources dans Prey, et celle du gros défouloir brutal dans Killer of Killers, vise ici clairement un public plus large, avec son humour parfois enfantin, la pédale douce mise sur la violence, une tendance à l’anthropomorphisme un peu gonflante (un comble dans le premier épisode de la saga entièrement débarrassé de la présence humaine) et l’aspect édifiant de ce qui est au fond un gentil récit initiatique, l’apprentissage par une horrible bestiole sanguinaire des vertus de la solidarité et des familles de substitution. Autant d’éléments qu’on parvient à oublier le temps de la projection grâce à l’exécution assez leste de Trachtenberg, mais qui risquent de froisser les puristes et les nostalgiques intransigeants. Nostalgiques qui seront en revanche peut-être brossés dans le sens du poil par les dernières rumeurs en date, parlant d’un potentiel retour de Schwarzenegger dans la saga. Inventer de nouvelles créatures trop mignonnes, rappeler les vieux briscards… Tous les moyens sont bons pour la régénération.

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