Première
par Mathieu Carratier
Oubliez tout de suite le pitch à la Sexe intentions 4. Remember Me est un drame, un vrai, qui évacue très vite son point de départ pour raconter une histoire d’amour entre deux êtres brisés qui ne savent pas comment recoller les morceaux. Réécrit par Jenny Lumet, le script porte sa marque organique et s’aventure sur un terrain beaucoup plus complexe que prévu. Robert Pattinson, dans son premier rôle postTwilight, ne s’y est pas trompé et envoie un signal très clair à ceux qui l’auraient bien vu empiler les bluettes adolescentes pour satisfaire son armée de groupies hurlantes. Le couple qu’il forme avec la trop rare Emilie de Ravin sonne toujours juste, leurs personnages ressemblant à d’authentiques êtres humains et non à ces robots qui ont pris l’habitude de peupler les romances
hollywoodiennes. Allen Coulter, réalisateur d’Hollywoodland et de nombreux épisodes des Soprano, n’y est pas étranger, imprimant
une densité et une gravité de plus en plus étouffante à un film qui se dirige inexorablement vers la tragédie. Son final tétanisant pourra vous choquer, vous bouleverser ou vous indigner. Une chose est sûre : vous n’êtes pas près de l’oublier.