-
Nouveau combo explosif d’Edgar Wright, Scott Pilgrim mélange l’hommage aux codes du comic et au jeu vidéo, un scénario d’une remarquable débilité et des acteurs au poil ! Rajoutez-y un montage rythmé, des couleurs à tout va et une bande-son de malade. Secouez et vous obtenez… une vraie bombe cinématographique. Si Edgar Wright nous avait déjà convaincu avec son Shaun of the Dead ou la série Spaced, avec Scott Pilgrim il enfonce le clou. Seul bémol, le film se focalise un peu trop sur son public geek au risque de laisser les autres sur le bord de la route. Mais vu la matière première (une BD pop délirante et ultranerd), on ne pourra que très difficilement lui reprocher. Et on se raccrochera aux acteurs. Michael Cera est super en ado obsédé, mais ce n’est rien à côté de la ligue des 7 ex maléfiques qui laisse littéralement sans voix (avec des mentions particulières pour Brandon Routh, Jason Shwartzman et Chris Evans).
-
En adaptant le comic book de Bryan Lee O’Malley, Wright signe un vertige de gosse biberonné aux consoles 16-bits et au rock indé. Sans perdre de vue l’histoire, les nombreux personnages ou le timing comique, il multiplie les effets de style avec une vitesse et une fluidité incroyables. Même si le tourbillon esthétique devient abrutissant sur la fin, voir le cinéaste doper sa mise en scène à l’aide des codes du jeu vidéo est tout simplement jouissif. Mieux, c’est pertinent car Wright n’utilise jamais ces artifices sans raison pour filer sa métaphore sur les relations amoureuses des « adulescents ». La lâcheté, le narcissisme latent ou l’importance de l’amour-propre sont tous symbolisés par des références de gamers comme l’apparition d’un 1up ou une explosion de coins. Seul bémol, moins artistique que commercial : le long métrage est ancré dans la culture geek d’une époque précise, les 90’s. Certains pourraient ne pas se sentir concernés et poser un regard torve sur ce déluge de clins d’oeil. Les autres prendront un pied énorme.
Toutes les critiques de Scott Pilgrim
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Adaptée d'un comic book, cette suite de pugilats entre un "adulescent" et les ex de sa nouvelle copine égrène les références aux "beat'em all" dans un tourbillon visuel plein d'humour.
-
Excellent ! Un montage rythmé, des images fortes en couleurs, une BO de malade, de l'ideé, de l'invention... Oserais-je dire du génie ? Oui ! Je l'ose ! Edgar Wright tente le tout pour le tout, pour la première fois il abandonne son équipe originelle datant de la mythique série Spaced pour se frotter au combat personnel où se mêlent adolescence refoulée et scènes de combats fantasques !
-
En ne cherchant pas à se soustraire aux codes de la BD, quitte à en intégrer des éléments visuels, il s'en sort plus qu'avec les honneurs, bien aidé en cela par des acteurs. Pour ce qui est du scénario, hein... La plus délicieuse des crétineries de cet hiver pour qui s'obstine à ne pas grandir tout à fait.
-
Mais le basculement entre réel et imaginaire, s'il est souvent irrésistiblement brusque, n'opère jamais selon une nette et rassurante césure : en chaque instant est figurée une superposition mouvante du trivial et de sa transfiguration épique. La mise en scène excelle dans la représentation littérale de cette odyssée d'aventures pop en quoi le filtre de la perception d'un collégien transforme le quotidien - que Scott Pilgrim ne le soit plus, collégien, depuis vraisemblablement une dizaine d'années, devrait peut-être nous inquiéter, reste que l'opéra 8 bits fonctionne à plein (le combat final en est presque bouleversant). Le charme de l'ensemble doit aussi beaucoup au parfum de cinéma eighties qui infuse le film. Plus qu'un film en particulier, c'est l'esprit des productions de ces années-là qui est convoqué, au même titre que celui des mangas ou du garage rock. Plus fine qu'il n'y paraît, la B.O. ne ploie pas sous le poids de sa trop évidente dream team (Nigel Godrich aux commandes et Beck un peu partout) : les exercices de style brillent d'une sincérité parfaitement dans le ton. Alors, on adore ? Pas loin, mais il manque tout de même au film une pointe de grâce, ce petit quelque chose qui lui aurait permis d'être le premier vrai successeur que Speed racer cherche encore. Edgar Wright réussit néanmoins joliment son coup, soutenu par un casting que domine le regard irrésistible de Mary-Elisabeth Winstead, et cette étonnante surprise : la résurrection de la fratrie Culkin - le cadet Kieran, qui compose un savoureux coloc gay.
-
Jauge de points de vie, pouvoirs spéciaux, vies supplémentaires : le réalisateur Edgar Wright truffe son récit de codes propres à l'univers des beat'em all issus de l'univers vidéo. Bien sûr, cette comédie romantique est avant tout un grand hommage aux obsédés des manettes. Néanmoins, Edgar Wright accouche d'une mise en scène inventive et pertinente. Chacune de ses idées exprime finalement des éléments de la psychologie des personnages : la vanité, la rivalité, l'ego, la culpabilité... Si le tourbillon visuel finit par étourdir, il est intelligent, jamais vu et furieusement drôle.
-
Le réalisateur anglais Edgar Wright s'est fait les dents sur la comédie d'horreur Shaun of the Dead et le polar délirant Hot Fuzz avant de s'attaquer à Scott Pilgrim.Il envoie la star Michael Cera affronter des ex-boyfriends de l'enfer pour des parodies de jeux vidéo secouées par une bande-son aux riffs vengeurs.
L'action parfumée au manga n'arrête pas une seule seconde donnant l'impression d'être emporté dans un délire auprès duquel les affrontements de Kick-Ass, semblent aussi contemplatifs qu'un film de Théo Angelopoulos Le côté joyeusement foutraque de ses aventures au pays de la culture pop fait aimer ce geek d'anthologie. On lui souhaite d'être mieux reçu par les Français que par les Américains qui l'ont boudé. -
L'effet de distanciation produit par la mise en scène permet d'échapper à l'indigestion kitsch que pourrait aisément produire cet enchaînement de scènes de combats bourrés d'effets spéciaux bas de gamme. Il faut surtout reconnaître au basculement que le film opère dans cette dimension irréelle et délirante, la vertu d'apporter, par un curieux paradoxe, un surcroît de réalité aux personnages. En représentant comme il le fait la jeunesse à partir des formes qu'elle a dans la tête, en couplant cette démarche avec une approche quasi documentaire de la scène rock de Toronto, Scott Pilgrim est peut-être, plus que tout autre chose, une chronique générationnelle d'une finesse étonnante.
-
C'est vrai, Scott Pilgrim ne manque pas d'idées, que ce soit dans la narration, la mise en scène, le montage, tout ça. La meilleure restant de raconter le passage à l'âge adulte d'un ado attardé, à la manière d'un jeu vidéo. Mais, paradoxalement, c'est dans ce concept, et sa tenue qui ne faillit jamais, que le film atteint ses limites. A force de répétitions, la lassitude gagne du terrain.
-
A ceux d'entre nous qui assument encore d'avoir 14 ans dans leur tête, ce petit objet filmique délicieusement régressif procurera deux heures de bonheur. Personnages touchants et décalés et chansons joyeusement déprimantes composées par Beck créent un univers hallucinant et légèrement dégoulinant dans lequel on s'immerge sans le moindre complexe.
-
Adapté d’un comic-book culte, le film met en scène les exploits amoureux du jeune Scott Pilgrim, bassiste dans un petit groupe de rock de Toronto, fanatique de jeux vidéo et amoureux de la belle Ramona. Mais pour la conquérir, il devra terrasser ses sept ex-petits amis maléfiques, telle la Mariée dans « Kill Bill ». Ou Mario dans « Donkey Kong ». L’argument est mince ; le traitement, spectaculaire. Le film, qui détourne les codes du jeu vidéo, est une romance pour la génération SuperNintendo, dont il dessine, en creux, un portrait assez juste.
-
Dans ce labo d’alchimiste, deux tendances s’opposent : d’un côté, les accros à la vitesse, travaillant à destructurer le montage, à saboter l’idée même de plan avec un paganisme revigorant (Tsui Hark, Tony Scott, les Wachowski) ; de l’autre, les amoureux de la stase, célébrant l’image dans toute sa splendeur ornementale, et ne s’écartant jamais beaucoup du matériau originel (Frank Miller, Zach Snyder).
Lorgnant un temps du côté de la première catégorie, Edgar Wright (Shaun of the Dead, Hot Fuzz) finit par se ranger dans la seconde, à force de connivence (une petite jauge apparaît dans un coin de l’écran quand le personnage urine, ce genre de choses...) et de soumission au comic adapté.
Davantage lassant qu’antipathique, Scott Pilgrim demeure tout de même une curiosité, ne serait-ce que par ses seconds rôles attachants (Jason Schwartzman, Mary Elizabeth Winstead).