Première
La veille de l’invasion de l’Ukraine par l’Allemagne nazie, un village qui s’apprête à célébrer un mariage vit ses dernières heures de sérénité. La promesse des grandes discussions philosophiques et métaphysiques laisse finalement la place à une manie poussive pour le plan séquence et la virtuosité des mouvements de la caméra, du passage du noir et blanc à la couleur. Le procédé asphyxie toutes les relations entre les personnages, et empêche aux thèmes riches de se déployer convenablement (tourné en yiddish, le film interroge notamment l’identité juive en Europe orientale). Le plan séquence final, supposé témoigner de l’horreur de l’assaut, pense peut-être s’inscrire dans la lignée de Requiem pour un massacre de Klimov… il emprunte surtout aux codes du jeu vidéo et à 1917 de Sam Mendes.
Nicolas Moreno