Toutes les critiques de Sparrows

Les critiques de Première

  1. Première
    par Vanina Arrighi de Casanova

    Coming of age movie – un garçon de 16 ans doit retourner vivre avec son père ce qui le plonge en plein désarroi -, Sparrows est surtout un petit bijou esthétique, un film baignée dans la lumière laiteuse des fjords islandais où le soleil ne se lève ni ne se couche jamais vraiment. La caméra fixe de Runar Runarsson, dont le premier long (Volcano, 2011) avait été présenté à la Quinzaine des réalisateurs, plonge dans une douce torpeur, chaque plan étant incroyablement composé, chaque image parfaitement pensée, travaillée, éclairée. Dans ce cadre immaculé flottent le visage marmoréen et la voix d’ange du jeune ado (il chante dans un chœur), qui traverse différents événements décisifs avec une égale placidité. C’est beau. Et un peu vain. VAC

Les critiques de la Presse

  1. Le Monde
    par Noémie Luciani

    Sparrows semble n’être qu’une chronique adolescente mélancolique de plus. C’est tout l’inverse. Le cinéma de Rúnar Rúnarsson est trop nuancé pour s’en tenir aux classifications par genre. Il serait fastidieux d’en énumérer les raisons : elles sont partout. Dans l’humanité superbe de ses personnages, complexes et entravés dans leurs contradictions, chacun d’eux, même secondaire, entre l’ange et la bête. Dans son goût des situations moralement ambiguës, sa capacité à faire entrer le sublime au cœur du grotesque sans rien perdre de vérité. Sa détermination à tenir plusieurs fils narratifs ensemble sans sacrifier à l’utilitarisme scénaristique en vogue. La splendeur jamais gratuite de ses images et de l’Islande qu’elles dessinent : pavée de lacs, drapée dans la lumière éternelle de l’été, hérissée de montagnes qui sont tantôt des murs, tantôt la route ardue vers une vie différente.

  2. Télérama
    par Pierre Murat

    Le nombre d'adolescents cinématographiques qui, le temps d'un été, basculent dans l'âge adulte est impressionnant. Celui-là est islandais, solitaire (il a une voix d'or qui l'éloigne de ses camarades). Sa mère en partance pour l'Afrique, le voilà contraint de quitter Reykjavík et de retrouver, dans un village isolé, proche d'un fjord, son père, alcoolique, et une copine d'enfance, courtisée par un autochtone épais... Le film a été couvert de prix. On le voit sans déplaisir aucun ni enthousiasme particulier. Mais le garçon est attendrissant et son père, interprété par un comédien remarquable. — Pierre Murat