Still Life-
Jia Zhangke n’en finit pas de confirmer sa fougue créatrice et ses qualités formelles inouïes. Après, entre autres, Xiao Wu, artisan pickpocket et The World, le cinéaste chinois autopsie une nouvelle fois les contradictions douloureuses de son pays mais ne sacrifie jamais sur l’autel de la fable didactique ses personnages et leurs itinéraires singuliers. Still Life, fiction impressionniste et cinglante, subtile et fiévreuse, enregistre l’effondrement d’un monde et le désarroi indicible de deux personnages à la recherche du temps perdu. (…) Sur le fond comme sur la forme, Still Life témoigne, au détour de chaque scène, d’une inspiration unique.
Toutes les critiques de Still Life
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Still Life est l'image instable, mouvante et ô combien émouvante de cet entre-deux, que le cours du fleuve symbolise si bien. En remontant son fil comme on le ferait du temps, on risque même de rencontrer Un jour le Nil (1964) de l'Egyptien Youssef Chahine, jumeau cinématographique de Still Life, jadis consacré à ce monument du socialisme triomphant que fut la construction du barrage d'Assouan. Les temps changent, les hommes passent, les films restent pour le montrer.
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Nostalgique, réaliste et majestueux, "Still life" tient tout à la fois du doncumentaire, de l'essai philosophique sur l'inutile recherche du temps perdu et du poème visuel.
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Entre les habitants réduits à la misère parce que non indemnisés et les nombreux ouvriers accidentés, Still Life exhale un parfum de mélancolie funeste, soutenu par la brume tenace et la pluie. Dans cet univers de débâcle et d’éboulement perce néanmoins quelque chose qui ressemble à de l’espoir, matérialisé dans un plan superbe.
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Mêlant documentaire, fiction et clins d'oeil surréalistes, ce film puissant, captivant s'appuie sur les épaules solides de son acteur principal, Han Sanming. Tel un barrage humain, il semble retenir toutes ses émotions pour mieux nous faire lire, entre ses lignes et les rides, l'éternelle condition des gens de peu. La Chine n'est peut-être pas encore tout à fait éveillée, mais son cinéma, lui, l'est.
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Au barrage des Trois-Gorges, au coeur d'un paysage d'autant plus saisissant qu'il sera bientôt englouti par les eaux, les parcours d'un homme et d'une femme à la recherche de leur passé. Picturale et poétique, une oeuvre impressionnante de sensibilité et d'acuité pour décrire les bouleversements dans la Chine d'aujourd'hui.
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Le réalisateur de « Platform » et de « Plaisirs inconnus » mêle la fiction de ces quêtes amoureuses à la réalité brutale d’un gigantesque projet économique. Perdus dans un paysage bouleversé, ces personnages se raccrochent à leur passé et à leurs souvenirs. Pas forcément plus solides… Est-il encore possible de rêver et d’espérer dans la Chine d’aujourd’hui ? Réponse avec ce film intense à l’atmosphère mélancolique.
