Date de sortie 16 novembre 2016
Durée 84 mn
Réalisé par Olivier Babinet
Avec Régis Moggzi
Scénariste(s) Olivier Babinet
Année de production 2016
Pays de production France
Genre Film documentaire
Couleur Couleur

Synopsis

Vivant à Aulnay-sous-Bois, Régis, Paul, Astan, Naïla, Aissatou et leurs camarades grandissent entre les immeubles vétustes. Petit à petit, ils se laissent approcher par le documentariste Olivier Babinet qui essaie de recueillir leurs témoignages. Chacun parle, à sa façon, de son quotidien et de ses rêves. Astan déclare qu'elle ne connaît aucun « Français de souche». Naïla rêve de devenir architecte. Paul confie sa préoccupation pour son père. Régis évoque Obama et refuse d'adopter le look des cités. Leur joie de vivre et leur humour les aident à surmonter les difficultés de tous les jours. Se sentent-ils seulement reconnus ?...

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Critiques de Swagger

  1. Première
    par Eric Vernay

    Avant de désigner une attitude frimeuse dans le vocable de la jeunesse actuelle, le verbe "swagger" fut inventé par Shakespeare lui-même, dans Songe d’une nuit d’été : "Quels sont ces rustiques personnages qui font ici les fanfarons, si près du lit de la reine des fées ?" Quatre siècles plus tard, c’est dans un collège du 9-3 encadré par des tours HLM qu’Olivier Babinet a trouvé ses fanfarons. À partir des témoignages d’une dizaine d’ados d’Aulnay-sous-Bois, le réalisateur de Robert Mitchum est mort orchestre un séduisant portrait choral, esquivant les clichés dans un écrin léché – ni voix off misérabiliste, ni caméra à l’épaule illisible à déplorer ici – sans pour autant verser dans la pose cool stérile. L’idée ? Percer l’écorce paresseuse et uniformément grisâtre des JT pour zoomer sur des personnalités. Des intériorités. Nos collégiens confient ainsi leurs peurs, leurs rêves, leurs doutes. Tantôt grave, tantôt plus cocasse (Mickey et Barbie forment-ils une organisation occulte adepte de la décapitation de masse ?), leur imaginaire délesté de son habituel poids sociologique vire parfois au délire onirique. Il s’exprime dans une esthétique idoine, à la fantaisie débridée : incursions dans la comédie musicale ou la SF, faune improbable, effets clippesques avec force ralentis, musique hypnotique (signée Jean-Benoît Dunckel) et arabesques en drone… Swagger ne se refuse rien. À l’instar de ses attachants héros, ce docu hors norme brise les carcans avec un sacré style. Eric Vernay