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Construit en deux parties, Tabou conte l’étrange histoire d’un paradis perdu. Dans un Lisbonne envahi d’images tropicales (crocodiles au cinéma, singes sur une pancarte, jungle dans un café), le premier segment de cette oeuvre en noir et blanc souffle sur les braises encore brûlantes du colonialisme portugais à travers un trio féminin dominé par une vieille dame fantasque. L’Éden, cette dernière l’a perdu cinquante ans auparavant en Afrique. On le retrouve dans la seconde partie du film – muette –, plus lumineuse, mélodramatique et sensuelle. Concentrée sur les oeillades amoureuses et les bruissements de la savane sur fond de musique pop 60s (parfois interrompue par des coups de feu), la love story mélancolique entre Aurora et son amour de jeunesse, cousine arty d’Out of Africa, libère un euphorisant parfum de songe éveillé.
Toutes les critiques de Tabou
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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"Tabou" nous a emmenés, émerveillés, au pays entre tous précieux, dont les souvenirs sont faits.
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La mise en scène de Gomes (...) trafique le réel et replie doucement la vie sur le souvenir à vif de la passion.
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Avec "Tabou", hommage à Murnau et au cinéma muet, Miguel Gomes filme (...) [un] joyau en noir et blanc.
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Avec "Tabou", Miguel Gomes s'adresse à notre intelligence et c'est notre coeur qui est touché.
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Une love story gracieuse et envoûtante par le portugais Miguel Gomes. Un classique en puissance.
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Tabou réussit à tresser les deux extrémités a priori injoignables du cinéma : son innocence primitive et sa distanciation postmoderne. On ne parlera pas de chef-d’œuvre ou de monument, plutôt d’un film vaudou, d’un aérolithe noir chu de l’un des imaginaires les plus féconds et cinésensibles du moment. Du cinérêve, de la pure magie.
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Le Portugais Miguel Gomes fait souffler un lyrisme hollywoodien sur une romance coloniale. Total chef-d’œuvre.
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En un mot, il faut courir voir ‘Tabou’. Et découvrir d’urgence le travail de Miguel Gomes, tout simplement l’un des plus grands cinéastes contemporains.
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On sort de Tabou émerveillés par son inventivité, son foisonnement et ses surprises, par la légèreté de son rythme et la richesse de ses scènes. Et revient nous hanter longtemps après, en quelques images floues d'une beauté impossible. Comme un rêve.
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L'épopée amoureuse de la fière Aurora et de son bel amant musicien dans l'Afrique coloniale des années 60. Une passion impossible, comme dans les grands mélos hollywoodiens. L'ironie en plus. Et un style éblouissant.
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Tabou est un film d'une colossale ambition sur la construction et le déclin de l'imaginaire occidental.
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Ce film rare le franchit allègrement, poétiquement, fort de son esthétique ingénieuse tout en décalage, proche de celle du cinéma muet, ici réinventé avec humour pour éclairer les méandres d’une mémoire enfouie.
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En déposant ensemble, dans un écrin sur mesure, des éléments de mélodrame et une fine réflexion historienne, Miguel Gomes réalise un objet fascinant, purement cinématographique ; dans tous les sens du terme. Un film de rêve, d’une beauté folle.
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Ce film, fantastique au propre comme au figuré, possède une résonance universelle, ravive les fantômes, croit au pouvoir des images, joue en permanence avec le spectateur. Sous son apparence théorique, une œuvre totalement ludique, mue par un amour fou du cinéma, que les intuitions, les idées de mise en scène, les dialogues divinement écrits et les décrochages merveilleux rendent unique.
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Un titre lourd à porter pour un film euphorisant. Une référence explicite à un chef-d’oeuvre du cinéma muet, signé Murnau, deux parties en noir et blanc, dont la seconde se passe cinquante ans avant la première… Trois raisons de fuir ? Non, car le film envoûte avec ses fulgurances et ses larmes de crocodile mélancolique…
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Tabou, en glissant suavement du Portugal d’aujourd’hui au passé mythique d’une colonie d’Afrique à la veille de son indépendance, poursuit cette hubris filmique de mise au défi du cinéma, comme s’il fallait faire proliférer la forme du film, la faire s’épanouir comme une fleur, pour l’empêcher de se replier et de se réduire à un sens. Pour cela, il faut toute la puissance d’un vœu.
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Miguel Gomes signe un film voluptueux et sensuel, d'une originalité folle et d'une audace assumée. Il joue avec les codes historiques du cinéma muet en utilisant un format d'image 1.33 et une voix-off pour décrire l'action. Les tableaux s'enchainent les uns après les autres, jonglant entre scènes dramatiques, charnelles, absurdes, cocasses et grotesques. Une expérience singulière qui marque durablement la rétine.
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À l'heure d'un auteurisme précautionneux et labellisé, cette salutaire tornade contre les figures imposées a valeur de manifeste pour un cinéma réellement libre et lyrique.
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Un récit plat aux partis pris forts mais accessoires.