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Un revenge-movie entre prostituées afroaméricaines transgenres, tourné à l’iPhone dans un quartier chaud de L.A. Un bon pitch à festival ? Même si Tangerine a séduit la Mecque indé Sundance, détrompez-vous : le film de Sean Baker vaut mieux que son côté racoleur. Le fait qu’il soit shooté au Smartphone n’a rien du gimmick inutile : l’objet discret et léger permet de saisir le pouls de la rue sans grain docu disgracieux, l’image saturée de couleurs jaune orangé explosant en format Scope. On est en plein western urbain. Avec des perruques et des hauts talons en guise de Stetson et de canassons. D’où une caméra toujours à hauteur d’épaule, au bord du déséquilibre mais obstinée, sillonnant en rapides plans-séquences les trottoirs de la Cité des Anges sur un rythme effréné. On se fait vite happer par le charme punk de cette cousine queer et tchatcheuse de Hyper tension. Au cœur d’un casting semi-amateur, les deux actrices principales crèvent l’écran. Pétulantes et drôles, elles électrisent les dialogues bardés de punchlines tarantinesques de ce conte de Noël sous crystal meth, tout en injectant une émotion inattendue au finale, quand le drama survolté redescend en "bromance" trans. De la bombe.
Toutes les critiques de Tangerine
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Sean Baker se fait un malin plaisir de déconstruire à peu près tous les clichés dans ce road-movie urbain électrique. Des actrices hors-du-commun, des personnages de "princesses du ghetto" mal embouchées et jusqu’au-boutistes qui forcent le respect, une B.O. de dingue…
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Une véritable bouffée d’air frais qui confirme que le talent ne s’achète pas avec des dollars. (...) Petits moyens, grand film.
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Ce que Sean Baker perd probablement en élégance, il le gagne en rythme. Il colle au plus près de tous ses personnages (...)
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La rançon de ce minimalisme se paie en petites baisses de tension, en transitions un peu forcées, que le réalisateur – décidément malin – fait passer en imposant l’ambiance générale du film, faite de cette palette orangée délirante (qui donne son titre – « mandarine » – au film) et de musiques électroniques tonitruantes.
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(...) ce buddy movie, aussi sidérant qu’outrancier, prend le parti insolite d’infiltrer la communauté trans au ras du trottoir.
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Animé en son centre par le jeu assez incroyable de ses deux actrices jusqu’ici inconnues, Tangerine se révèle être unpetit film atypique, drôle et attachant qui saura attirer toutes les attentions à sa sortie.
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Objet branchouille, entre le docu et le cinéma guérilla ultra fabriqué, Tangerine est pourtant une expérience qui, au-delà de ses excès, mérite le détour. C’est souvent drôle, parfois attachant (surtout la séquence finale), construit et pensé avec une sincérité désarmante.
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On ne dépasse malheureusement pas le côté expérimental malgré l'énergie foutraque de l'ensemble.
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Largement plus stimulant dans la part documentaire sur le cimetière de rêves à Los Angeles que dans la part fictionnelle (facilités scénaristiques, interminable climax), Tangerine propose néanmoins quelque chose qui gratte, qui hurle, qui agresse, qui détonne.
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Comme les deux héroïnes, le film de Sean Baker ("Starlet") à l’image saturée est un peu racoleur, un peu surjoué (fût-ce par deux actrices non professionnelles), et trop enclin à pallier la modestie des moyens par l’exubérance des scènes.
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Filmé avec un téléphone portable, Tangerine de Sean Baker suit le périple fantaisiste d’une prostituée transsexuelle dans les rues de Los Angeles.
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Une leçon de courage et de dignité, débordante d'humanité.
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Un film survitaminé, mais trop esthétisant, ce qui peut énerver par moments.
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. Si l’univers de ses "héroïnes" décontenance, la mise en scène et le jeu des actrices transsexuelles, réellement attachantes, réduit peu à peu la distance initiale et favorise une certaine empathie.