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(...) Une première demi-heure qui est globalement la meilleure suite jamais donnée au 3 films de James Cameron (si l'on compte T2-3D), dominée par un Schwarzenegger impérial. Emilia Clarke serait presque convaincante en Sarah Connor et on pourrait même pardonner la faute majeure de casting (Jai Courtney, lisse, alors qu'il est pourtant au centre du récit et est censé porter le film sur ses épaules). Le rating PG-13 ne se fait même pas sentir, tant les injures et les balles fusent à tout va. L'action est sans relâche, et le plaisir de retrouver Arnold dans le rôle qui l'a rendu célèbre l'emporte sur les défauts. L'inclusion du titre des Ramones "I wanna Live" (originellement, le morceau qui figurait à la place de "You could be mine" des Guns & Roses dans "T2") montre d’ailleurs jusqu'ou les scénaristes sont allés pour repêcher l'inspiration et la magie de la saga. Quand "Pops", le T-800, despatche enfin brutalement le T-1000, au prix de sa propre intégrité physique, on se dit que sans atteindre les sommets de "Mad Max Fury Road", ce "Terminator" là va nous embarquer pour un rollercoaster scénaristique fun de série B de luxe, au point de se créer sa propre identité, et nous surprendre jusqu'au bout. Malheureusement, dès que les héros se téléportent en 2017 le film s'écroule. L'idée est réchauffée, empruntée au pilote de la série "Sarah Connor Chronicles", à qui le film subtilise aussi le concept d'un policier, jouée ici par l'excellent J.K. Simmons, qui a découvert l'existence des machines dans le passé, et attend depuis des années de se convaincre qu'il n'est pas fou. En pilote automatique, privé de la béquille du matériel original de Cameron, "Terminator Genisys" devient alors une succession de scènes d'action numériques sans saveur, du téléfilm de luxe, entrecoupé d'interminables tunnels de dialogues explicatifs.Le film sent les coupes et les réécritures dans toute cette deuxième moitié, où passe à l'as la caractérisation des personnages, qui ne deviennent plus que des marionnettes à expliquer un paradoxe temporel qui semble les dépasser, là ou les deux film originaux réussissaient à nous informer avec une désarmante simplicité.
Pire, "Genisys" néglige le T-800 dans cette deuxième partie durant laquelle la star semble entrer et sortir des scènes au gré de ses disponibilités de planning de tournage, et ne traite que parcimonieusement de sa vieillesse - une idée pourtant brillante ("I am old, not obsolete"). C'est comme si, truffé de bonnes idées, le film n'arrivait pas à les agencer correctement pour les développer, à l'image de cette scène ou Sarah Connor écoute les Ramones au walkman, pendant que Pops et Reese, les deux hommes de sa vie, se prêtent à un concours d'efficacité à remplir des chargeurs, dans lequel Pops perd : le montage, maladroit, ruine la scène, n'osant jamais pousser la comédie jusque dans ses retranchements. L’alchimie entre Sarah et Kyle ne prend jamais non plus et, côté romance, circulez, il n’y a pas d’amour à voir. Mais malgré tous ces défauts, "Terminator Genisys" n'est pas la catastrophe annoncée. C'est même le meilleur "Terminator" depuis "T2-3D", surpassant sans effort les deux films précédents et la série TV. Certes, il manque à la barre un vrai metteur en scène et auteur plutôt qu'un artisan efficace, mais sans personnalité comme Alan Taylor, qui n'est virtuose ni avec l'action, ni avec les personnages. On peut critiquer le parti-pris d'inscrire le film dans le moule du blockbuster moderne de super-héros numérique, mais c'est oublier que le premier film s'inscrivait lui aussi dans un autre moule commercial de l'époque, celui du film de psycho-killer, et que "Terminator 2" a créé le moule blockbuster moderne ! La différence c'est que là ou Cameron, dans les films originaux, réussissait à pervertir le genre, en affirmant dès les premières secondes le concept du blockbuster d'auteur, "Genisys" se perd, vacillant sous le poids de l'héritage, sans une personnalité forte à la barre, et n'arrive jamais à décoller. Au prochain épisode, peut-être ? Parce-que c'est certain : il reviendra. -
Comment régénérer une franchise abîmée par deux épisodes franchement oubliables ? En faisant comme s’ils n’avaient jamais existé. Le premier acte de "T5", qui projette tout le monde en 1984 (sans trop spoiler, c’est toujours la même chose : il faut détruire Skynet), joue ainsi avec les images indélébiles du diptyque originel imaginé par James Cameron, et c’est plutôt réjouissant. La suite, qui court désespérément après sa propre mythologie mais se contente de multiplier les vannes sur l’âge de Schwarzie (surnommé "pops", autrement dit "papy" !), n’est qu’une succession de scènes d’action numériques spectaculaires. Une nouvelle occasion manquée.
Toutes les critiques de Terminator Genisys
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Jouant avec les codes et l’intrigue des premiers de la série, respectant la franchise, rendant hommage au cinéma des années 80, multipliant les scènes spectaculaires, s’appuyant sur un scénario solide et sur un Schwarzy qui reprend son rôle iconique avec succès, ce "Terminator Genisys" représente une belle renaissance.
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Miraculeusement équilibré entre le respect de l'œuvre d'origine et un détournement de ses éléments constitutifs, ce nouveau "Terminator" parvient à trouver sa propre identité en trahissant aussi intelligemment son modèle.
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S’appuyant sur des effets spéciaux spectaculaires, cet opus multilplie les références savoureuses et les répliques cultes.
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Adoubé par James Cameron, qui y a vu "le vrai troisième film de la saga", ce nouvel épisode, mi-suite, mi-reboot, en conserve l’ADN principal, à savoir les voyages dans le temps. Il brasse en outre le matériau des films précédents pour présenter un passé alternatif aux personnages.
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"Terminator Genisys" est la première suite vraiment digne du film original de Cameron et il montre qu'Arnold peut être vieux mais pas obsolète.
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C'est un casse-tête et alors ? Arnold est de retour. Et c'est l'Homme. Qu'attendez-vous ?
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Evidemment les effets spéciaux sont plus impressionnants que jamais. Mais presque chaque rebondissement présent dans l'univers parallèle de cette nouvelle version de "Terminator" n'est pas aussi intéressant ou original que la timeline qu'on aimait au début.
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Alan Taylor assure le contrat, mais sans parvenir à injecter à cette grosse machine la fièvre nécessaire.
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Passez votre chemin si les ritournelles mécaniques vous font grincer des dents. Mais si la nostalgie est forte et l’envie de revoir Schwarzy irrépressible… Il y a, c’est vrai, quelque chose de touchant dans le spectacle de cette machine humaine désormais ridée et grisonnante.
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"Je reviendrais" lançait le mec. Et il a tenu sa promesse. Mais je ne suis pas sûr que nous voulions qu'il revienne de cette façon.
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"Terminator Genisys" auto-cite une peu trop la série, enquillant des scènes que l'on semble avoir déjà vu cent fois, comme un copier-coller, même si elles sont réalisées avec maestria.
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On prend les mêmes et c’est reparti pour un nouveau voyage dans le temps un peu tiré par les cheveux. Mais qu’importe : on est ravis de retrouver Schwarzy, sa démarche mécanique, ses répliques lapidaires et sa grosse artillerie.
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"Genisys" est plus divertissant que les deux précédentes suites même s'il n'est pas aussi bon que les deux premiers films.
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Le film avance lentement, souvent avec difficulté; le scénario n'a pas l'air travaillé, structuré et façonné par des auteurs attentifs. Visuellement, on a déjà vu tellement de fois ces images, ou d'autres qui leur ressemblent.
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Dans le "Terminator" de 1984, les machines revenaient du futur pour anéantir l'humanité. Avec "Terminator Genisys", toute une franchise revient du passé pour affaiblir le cinéma estival.
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Le seul qui prend du bon temps c'est Schwarzenegger qui a le sourire jusqu'aux oreilles même lorsque rien n'est drôle et surtout pas la destruction imminente de l'humanité.
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(...) les scénaristes ont multiplié jusqu’à l’absurde les sauts temporels et les retournements de situation, au point qu’il est aisé de se perdre dans les méandres d’un récit tarabiscoté, jusqu’à finalement ne plus éprouver qu’une indifférence générale.
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"Terminator" était une franchise de science-fiction marquée par son concept cool de voyage dans le temps et, encore mieux, par ses effets spéciaux. Malheureusement c'est "Hasta la vista, baby" à ce bon vieux temps.
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Le cahier des charges du blockbuster est rempli : les effets sont spéciaux, les scènes d'action, fréquentes, les (super-)héros, increvables. Tout est en toc, rien ne vit. C'est du cinéma de service marketing et d'ingénieurs en effets numériques.
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"Terminator Genisys" ressemble à une vieille VHS qui a été rembobinée et réenregistrée pendant 21 ans. Le film est hanté par les fantômes des vieux films et par un cyborg dont l'ADN est du déjà vu.
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A aucun moment le film ne devient vraiment passionnant. En cause, le flot constant de blagues tièdes — merci, Arnold — mais aussi la douloureuse absence de connexion entre les acteurs principaux, Emilia Clarke et Jai Courtney.