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Pétri des meilleures intentions, The dead girl se mue rapidement en grosse campagne pour association anti-violence. Le discours est louable mais la manière bien moins quand elle révèle - quelle surprise ! - que tout mâle est un prédateur et toute femme une proie. Ce concentré de manichéisme pleurnichard fera le beurre des émissions-débats de la télévision, moins celui des spectateurs face à ce qui a l'ambition de se comparer sans y parvenir, à un Collision ou à un Babel.
Toutes les critiques de The Dead Girl
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Fluctuat
Ne pas se fier à l'affiche ! Loin du thriller, fuyant la surenchère des films d'action, The dead girl se révèle sobre, sombre, pertinent. Un long tunnel fascinant, au rythme comme ralenti, qui prend le temps de sonder histoire et personnages. Le mérité Grand Prix du dernier Festival de Deauville.
- Exprimez-vous sur le forum cinéma« Sa mort bouleversera leurs vies », dit la tagline. Quatre vies, précisément, autour de la jeune fille morte. Quatre femmes, dont les individualités se succèdent, de douleur en souffrance. Filmées au sein d'une réalité brute, sans maquillage, elles emplissent l'écran. Cernées par une caméra rapprochée, de très gros plans serrés parfois, chacune étouffe dans son existence et se débat avec un désespoir latent. Autour la lumière est crue, tirant vers le gris, loin d'un lissage version studio.Cohérente de bout en bout, la mise en scène de Karen Moncrieff fonctionne sans exubérance. Dès les premières images, elle parvient à imposer une atmosphère singulière, où chaque mouvement semble échapper d'une pause. Lent, introspectif, et de fait résolument subjectif puisqu'il glisse du coeur d'un personnage à l'autre, le film s'équilibre naturellement entre ses cinq parties. Quatre tranches de vie, le destin d'une morte. Pas d'à-coup, ni de brusquerie lors des transitions, quelques rappels discrets pour croiser les chemins sans même frôler le film chorale.Condition des femmes peu reluisante, violence psychologique brûlante La dureté du sujet se suffit à elle-même, alors la réalisatrice n'en rajoute pas. Sobre au service de son histoire, elle adopte un traitement minutieux de l'image et des sons, qui parvient à créer la pesanteur sans tomber dans le pathos ou la lourdeur. Etrangement prenant, The dead girl déroule alors son heure et demi de cinéma sans rebondissements ni ennui. On en ressort comme d'un long tunnel fascinant, qui happe dès le début, pose des questions sur le rapport aux autres, la famille, le couple, le sort des femmes, puis débouche sans prévenir sur un no man's land dénué de réponse. A chacun d'y réfléchir. The dead girl
De Karen Moncrieff
Avec Toni Collette, Brittany Murphy, Marcia Gay Harden
Sortie en salles le 5 mars 2008
Illus. © Lakeshore Entertainment
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- Lire le fil film policier sur le blog cinémaEllepar Helena VillovitchLe récit prend son temps, sans laisser la tension retomber. Aucune morale n'est imposée. Les visages, en gros plan, piquent leur grain flatteur aux aux productions indépendantes les plus arty. Une esthétique un rien affectée? Sans doute, mais on marche quand même !
Téléramapar Blottière MathildeQu'il s'agisse de tuer quelque chose en soi ou d'accepter la disparition d'un être cher, tous les personnages devront affronter l'épreuve de la perte. Ainsi, après avoir découvert le corps, une femme (excellente Toni Collette) martyrisée par sa mère trouve la force de rompre avec son existence masochiste. Plus inspiré encore, le deuxième chapitre est un bloc de tension et d'ambiguïté : filmée comme un animal traqué, la jeune légiste subit l'absence vampirisante de sa soeur, disparue quinze ans plus tôt.