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En 2013, le studio Square Enix sortait un reboot de Tomb Raider qui cherchait à réinventer le jeu d’action en s’inspirant des codes du cinéma. En clair : importer le sens du rythme, de l’espace et de la violence des blockbusters pour réincarner une héroïne qui prenait la poussière. Le jeu était beau, brutal, terriblement stylé, et réussissait à greffer l’esprit viscéral des Die Hard dans un ride d’aventure somptueux. Cinq ans plus tard, retour à l’envoyeur : voilà donc le film inspiré du jeux vidéo inspiré des films tirés des jeux vidéos (vous suivez ?). Les fans en auront pour leur argent puisque les fétiches les plus importants sont là : la tempête et le naufrage du bateau, le saut dans le vide, la chute dans la rivière qui finit dans un avion échoué, le piolet rouge et Himiko… C’est d’ailleurs un problème, puisque le film se perd souvent dans cette tentative de coller au plus près du jeu. Les rebondissements s’accumulent sans dessiner d’histoire cohérente.
Lara soft
Mais il y a Lara, figure suppliciée qui encaisse (beaucoup) et rend les coups. Le design de l’héroïne a changé et elle se révèle plus « humaine » que dans la première saga cinéma. Moins sexualisée qu’Angelina Jolie, moins arc-boutée sur ses poses fitness, Alicia Vikander parvient à incarner cette icône de pixel par un regard fier ou des petits cris poussés pendant les combats. Autres temps, autres moeurs -on ne s’en plaindra pas. Mais même si Vikander sort son aiguille du jeu, le film reste le sous-produit d'un mythe qui continue de le dépasser.