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Avec ce second film aussi ambitieux que risqué, Diastème affronte deux difficultés majeures. La première est liée à l’arrière-plan idéologique qui accompagne l’histoire sur trois décennies. La seconde est d’ordre dramatique, le récit étant poussé par une dynamique de la vertu qui va à contresens de l’orthodoxie hitchcockienne selon laquelle plus le méchant est réussi, meilleur est le film. Ici, plus le temps passe, moins le héros est mauvais. Diastème surmonte donc ces deux écueils avec un instinct très sûr. Sagement, il évite la pédagogie du genre "l’extrême droite, c’est mal", les seuls discours entendus étant ceux du Front national (des documents d’archives pour la plupart). Et ils ne font qu’illustrer à travers le temps la permanence d’une rhétorique excluante et xénophobe. Plutôt que des mots, ce sont des gestes qui font changer Marco. Sa rencontre avec un pharmacien bienveillant lui sauve peut- être la vie et l’incite à prendre une trajectoire totalement différente. Les ellipses ponctuant l’histoire peuvent certes dérouter, mais aussi donner lieu à d’habiles associations d’idées : on n’entend pas la Marseillaise de la même façon pendant un meeting du FN que pendant un match de la Coupe du Monde. Enfin, Alban Lenoir révèle une palette variée, entre ultraviolence et intériorité, qu’il exprime avec une égale intensité.
Toutes les critiques de Un Français
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Tout ça est gentiment didactique, mais pas trop. C’est même plutôt habilement fait, nerveux, rythmé, bien joué. (...) Le skinhead nazi est une espèce assez rare au cinéma. Rien que pour ça, "Un Français" mérite le coup d’œil.
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Le geste souffre de quelques forçages scénaristiques, façon Jacques Audiard, et d’effets spectaculaires un peu complaisants tentant de bousculer une mise en scène fonctionnelle, mais il constitue l’une des plus vives et audacieuses réponses à l’idée d’un FN lyophilisé et respectable.
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Alban Lenoir est épatant en facho qui finit par se repentir au cours de cette histoire forte qu’il faut soutenir pour son message de tolérance.
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Réaliste, mais non naturaliste, "Un Français" est avant tout un message d’espoir démontrant que les engagements premiers ne sont pas irréversibles
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"Un Français" est un film rempli de trous comme un cimetière de tombes qui rappelle au passage que le FN est un parti qui a du sang sur les mains.
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Impeccablement joué (...) un très bon film.
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Ici, on est dans le bourre-pif basique, bien français lui-aussi (servi par des acteurs impressionnants, qu’en partie on découvre). Et pas moins effrayant.
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Diastème ne lâche pas son héros d'une semelle, et, par ellipses maîtrisées, nous fait parcourir trois décennies en 1h30. (...) "Un Français" c'est un peu "Eden" en bombers.
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Son récit à ellipses rend difficilement compréhensible l'évolution de son "héros" repenti. Mais quand il entreprend d'arracher aux ex-potes de Marco leurs oripeaux martiaux, le film fait mouche.
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Violence crue, filmée en plans-séquences, intentionnellement réaliste et répétitive, nourrie de faits divers racistes qui ont marqué la chronique, portée de manière très physique et donc très crédible par l’acteur Alban Lenoir, mais dont le spectacle réitéré durant près d’une heure devient rapidement insupportable et rébarbatif.
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Le deuxième long métrage de Diastème souffre d'une analyse politique assez sommaire mais s'attaque à travers le parcours d'un skinhead à un sujet très peu abordé sur nos écrans. Il provoque alors... la réflexion.
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Ce film suit le parcours d’un skinhead nazi qui s’extraira de la violence par une prise de conscience intime. Chemin peut-être un peu trop balisé mais démarche salutaire.
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Diastème expose trop superficiellement l’évolution de son personnage. Son film ne démérite cependant pas, porté par le caractère brut de la mise en scène, la peinture pertinente des extrémismes, (...) et la force de son interprète, aussi juste dans la violence que dans le repenti.
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Ambitieux sur le papier, "Un Français" de Diastème manque bizarrement d'ampleur à l'écran : trop écrit, trop fléché, trop signifiant dans sa trajectoire rédemptrice. "
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Sur le plan cinématographique, "Un Français" est sans idée. (...) L’absence épuisante de profondeur de champ n’a d’égale que la platitude des personnages. (...) Le tout dégouline de mièvrerie.
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Dommage que le réalisateur ait choisi d’exposer les faits sans porter de jugement sur ce personnage de facho repenti (impeccablement interprété par Alban Lenoir), ni tenter la moindre analyse psychologique.