Toutes les critiques de Volver

Les critiques de Première

  1. Première
    par Olivier de Bruyn

    Avec Volver, situé entre le Madrid populaire et la Mancha, sa région natale, Almodovar signe une fiction douce et brûlante qui reprend les grand thèmes de sa filmo: l'enfance martyrisée, la quête des origines, le désir cru, les pulsions d'amour et de mort (...) Ce film terriblement inventif bouleversera le regard et le coeur. Pas moins...

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Variation sur le thème du retour, le dernier film de Pedro Almodovar émeut comme... un film d'Almodóvar. Trois générations de femmes se partagent l'histoire de Volver, entre rire et larmes, réalisme et "naturalisme surréel" selon les mots même du cinéaste. Son implication émotionnelle évidente donne une fois encore à son oeuvre une vérité profonde et bouleversante.
    - Lire la chronique de l'expo Almodóvar à la Cinémathèque
    - Dans les forums : Volver, merci M. AlmodovarLe fantôme d'une mère morte depuis quelques années revient dans les vies déjà torturées de ses filles et petite fille. Déclenchant drame, doute, révélations, et toute la palette des émotions qu'il est possible de faire passer à l'écran. Volver, revenir donc. Pour le cinéaste, c'est revenir au pays, sa région natale, La Mancha et ses traditions d'un autre temps. C'est aussi forcément un retour dans le giron maternel. Almodóvar place au centre de son récit cette relation mère-fille ambiguë et complexe qui le fascine, déjà explorée dans Talons Aiguilles. Et semble exorciser la perte de sa mère à lui, morte il y a quelques années.
    C'est également retrouver, après 17 ans, une de ses actrices fétiches, celle des débuts difficiles, Carmen Maura. Qui dans le récit est donc le fantôme, la mère revenue d'entre les morts pour réparer des fautes et combler des manques. La mort est un des personnages principaux de Volver et les premières images, magnifiques, donnent le ton d'un récit qui n'est pourtant jamais morbide. Des dizaines de femmes, veuves ou orphelines, s'affairent dans un cimetière sur les tombes des maris, pères et grand-pères, parfois sur leur propre caveau - ça fait partie des traditions dans cette région de l'Espagne paraît-il. Elles les astiquent plutôt gaiement, bavardant et s'embrassant, bougeant comme des abeilles aux abords de leur ruche. Ce rapport dédramatisé à la mort étonne d'ailleurs et permet à une histoire hantée par la mort de rester malgré tout optimiste. Après La mauvaise éducation, Almodóvar renoue donc avec les femmes, exclusivement des femmes. Les hommes ne font que passer brièvement dans leur vie, souvent pour le pire. Ces figures féminines qu'aime filmer le cinéaste espagnol sont des battantes, elles luttent pour leur famille, sont toujours placées face à des drames qu'elles surmontent avec une force vitale impressionnante. Ici, Raimonda - Penelope Cruz - mère d'une jeune adolescente et fille de Irene, la revenante, se débat pour protéger sa progéniture, pour renouer avec sa mère et panser les blessures du passé. L'actrice passée par Hollywood est sublime et donne - pour la première fois ? - toute la mesure de son talent.
    Avec virtuosité, Almodóvar s'amuse à faire rire des tragédies qu'il raconte, jouant avec les émotions du spectateur, toujours sur un fil. Le village où se déroule une bonne partie de l'action est hantée par des fantômes et peuplée de femmes, qui survivent presque toujours aux hommes, superstitieuses ou bigotes. Mais ce village, nous dit-on, est celui qui a la plus forte proportion de fous du pays. Comme dans Parle avec elle, Almodóvar prouve son talent de conteur d'histoire, avec un humour sombre et poétique, s'éloignant un peu du fantasque baroque de ses débuts. Il ne délaisse pas son obsession esthétisante en revanche, les couleurs, les objets et les costumes kitchs, et une photo absolument magnifique. Il a d'ailleurs le don de montrer la beauté des femmes à l'écran, alors même qu'il ne fait rien pour les embellir : elles sont mal fagotées, pleurent, hurlent et se mouchent, mais elles sont vivantes.
    Le thème du retour implique la nostalgie : pour revenir il faut d'abord être parti, et si l'on revient c'est qu'on a quelque chose du passé à régler. La musique, et notamment un vieux tango de Carlos Gardel réactualisé, porte cette humeur du début à la fin. Mais le retour implique aussi un grand optimisme, celui de pouvoir revenir et réparer, et de ne pas se laisser arrêter par cette ligne censément infranchissable , la mort. Même sans être croyant, Almodóvar nous dit qu'on peut toujours revenir à la vie.Volver de Pedro Almodóvar
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    - Lire la chronique de l'expo Almodóvar à la Cinémathèque
    - Lire la chronique de Tout sur ma mère
    - Lire la chronique de Parle avec elle
    - Lire la chronique de La mauvaise éducation
    - Tags : Pedro Almodóvar, Cinémathèque françaiseSur le web :
    - Le site officiel