Des collectifs de cinéastes, l’ARP, et des institutions du 7e art prennent la parole pour faire barrage à Marine Le Pen.
Après Luc Besson et Dany Boon, après l’Académie des César, des regroupements d’artistes du cinéma s’engagent enfin dans la campagne et lancent des appels très forts pour faire barrage à Marine Le Pen et au Front national avant le second tour de l’élection présidentielle.
L’ARP, la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs indépendants, a publié le 2 mai sur son site un communiqué qui se termine par cet appel : "Ni brun, ni blanc, ni abstention. Votons Macon." Le conseil d’administration de l’ARP, présidé par Claude Lelouch et co-présidé par Michel Hazanavicius et Julie Bertuccelli, détaille ses craintes face à une possible prise du pouvoir par le Front national : "Dans des municipalités alors dirigées par le FN – à Orange, à Marignane ou encore à Vitrolles – la culture a été décimée, la préférence "nationale" proclamée. Ce n’est pas un fantasme, c’est une réalité : il y a quelques semaines encore, un élu FN déprogrammait le dernier film de Lucas Belvaux (Chez nous, ndlr)."
Le même jour, une autre tribune anti-FN a été publiée sur le HuffPost. Parmi la centaine de signataires, on retrouve ici Cédric Klapisch mais également Jacques Audiard, Costa-Gavras ou encore Bertrand Tavernier. Dans cette tribune, les artistes réaffirment que "Le Cinéma, comme toutes les autres formes d’art, abolit les frontières" et que c’est "une reconnaissance de notre humanité commune". Pour eux, "L’arrivée du Front national au pouvoir serait une épouvante et une désolation." La Ministre de la Culture, Audrey Azoulay, a parlé de son côté d'une "résistance culturelle".
Les artistes rassemblés craignent une montée de la censure et une banalisation des actes de racismes dans le quotidien provenant notamment de la Fachosphère pour l'instant cantonnés aux réseaux sociaux : "Pour nous, la diversité, dans son sens le plus large, est la plus belle des richesses : les regards et cultures d'ici et d'ailleurs doivent continuer à irriguer notre patrimoine."
Hier, c’était au tour de l’Académie des Lumières de faire la même démarche que celle des César, en s’opposant à un vote qui "briserait la création française, porterait un coup fatal au rayonnement culturel de la France dans le monde" et que "le cinéma français bénéficie d'une large audience et jouit d'un grand prestige national et international."
À quelques jours seulement du résultat final de l’élection présidentielle de 2017, il est plutôt bienvenu que des acteurs culturels prennent position alors que la culture en tant que telle a été l’une des grandes absentes des différents débats électoraux.
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