La comédienne retrouve avec bonheur sa réalisatrice de Victoria avec Sibyl, ultime film de la flamboyante compétition 2019.
A la sortie de Victoria, vous expliquiez que vous comprendriez que Justine Triet fasse son film suivant sans vous. Honnêtement, on avait un peu de à mal vous croire…
Virginie Efira : Avec Justine, il y a eu un vrai coup de foudre. On a eu la chance que cette amitié se soit tout de suite concrétisée par un travail ensemble. Mais une fois Victoria derrière nous, j’avais envie qu’elle continue à me faire partager ce qu’elle allait faire sans qu’elle s’en sente empêchée parce que je n’allais pas forcément en faire partie. Et en même temps, j’avoue que n’agissais pas de manière très naturelle. Comme pour lui prouver ma bonne foi… sans qu’elle ne me demande rien, je n’arrêtais pas de lui parler d’autres actrices en lui expliquant pourquoi elle devrait vraiment travailler avec elles. En fait, je faisais tout – et un peu trop donc - pour qu’elle ne se sente obligée de rien envers moi. J’avais évidemment envie de creuser le rapport artistique que nous avions installé mais sans la moindre urgence
Du coup, comment vous a-t-elle parlé pour la première fois de Sibyl ?
Vous n’allez pas me croire mais je ne m’en souviens absolument pas ! Je sais juste qu’au fond de moi j’ai été soulagée ! (rires) Et je me suis tout de suite demandé comment se servir alors de l’intimité que nous avons développée ? Dans la vie, nos rapports sont assez équilibrés, je pense même jouer un rôle un peu moteur. Il fallait donc retrouver un rapport de réalisatrice à actrice. Une réalisatrice dont je n’oublie pas que le regard qu’elle a posé sur moi avec Victoria a changé en profondeur mon parcours de comédienne et l’attention qu’ont pu m’accorder depuis d’autres metteurs en scène. Car après avoir fait aussi longtemps de la télévision de divertissement puis des comédies, j’aurais pu avoir tendance à croire que je n’aurais d’intérêt que dans le sourire triomphal et la bonne humeur. Justine a été la première à voir et s’intéresser à la multitude d’autres choses que je pouvais incarner
Vous vous sentez comme redevable ?
Ca ne se pose pas dans ces termes- là. Mais régulièrement, j’ai conscience qu’elle actionne chez moi un bouton qui me permet d’aller explorer des choses inconnues. L’admiration et la confiance que je lui porte font voler en éclat des barrières.
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