Cette adaptation du manga culte commence ce soir. Verdict ?
La France, l'autre pays du manga. Alors que le Nicky Larson et le Parfum de Cupidon de Philippe Lacheau a fêté ses cinq ans en février dernier, c'est une autre oeuvre non moins importante de Tsukasa Hōjō qui vient subir un lifting dans l'Hexagone. Et c'est TF1 qui produit cette adaptation en prises de vues réelles de Cat's Eye (le manga ne prend pas de "s"). Reste une énigme : comment une chaîne à l'audience on ne peut plus large peut-elle proposer une série parlant au plus grand nombre, tout en refusant les concessions sur le plan qualitatif ?
Si Cat's Eyes ne résout pas totalement l'équation, la série n'a visuellement pas à rougir face à la concurrence. Le budget conséquent (on parle de 25 millions d'euros) est immédiatement visible, du moins dans les deux premiers épisodes que l'on a pu découvrir en avant-première en septembre dernier, lors du Festival de la fiction de La Rochelle.
Imaginée par Michel Catz (ça ne s'invente pas !), cette nouvelle itération de Cat's Eyes a la bonne idée de raconter l'origin story des trois soeurs voleuses et de situer l'action l'action à Paris, en 2023. L'occasion pour Alexandre Laurent (réalisateur du Bazar de la Charité et des Combattantes) de tourner nombre de scènes dans de vrais lieux de la capitale. Le pilote s'ouvre d'ailleurs sur une course-poursuite assez entraînante au coeur de la tour Eiffel, où Tam (Camille Lou), tente d'échapper à la police après avoir mis la main sur un mystérieux tableau.
On l'apprendra un peu plus tard, mais la jeune femme vient tout juste de retrouver ses soeurs, Sylia (Constance Labbé) et Alex (Claire Romain), après des années de séparation. Tam est obsédée par l'idée que la mort de leur père il y a une dizaine d’années dans l'incendie de sa galerie n'était pas accidentelle. Et la réapparition de ce kakémono sur lequel elle vient de faire main basse pourrait bien lui donner raison...
La série tient sur un mélange authentiquement sympa d'aventures, de comédie et de casses. Pas de quoi changer les contours de l'audiovisuel français, mais Cat's Eyes a le grand mérite de se trouver au juste endroit entre le charme suranné du manga dont il s'inspire et une certaine modernité dans sa mise en scène. Les clins d'oeil à la série animée sont visibles mais jamais ostentatoires - de quoi contenter les fans sans perdre les nouveaux venus.
Dommage que le niveau de jeu aléatoire d'une certaine partie du casting (notamment l'interprétation hésitante de MB14, croisé dans Ténor, qui interprète le flic un peu nunuche Quentin Chapuis mais semble jouer dans une autre série) et le format trop long des épisodes (pas loin d'une heure, là où trente minutes auraient certainement donné du rythme à l'affaire) ne viennent régulièrement rappeler l'ADN "grosse production TF1" de ce Cat's Eyes cuvée 2024. Pas forcément un problème pour le grand public.
Cat's Eyes, ce soir sur TF1.
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