Les murs vagabonds
Netflix

Le nouveau film d'animation du réalisateur du Mystère des pingouins arrive sur Netflix.

Coïncidence amusante : Les Murs vagabonds débarque sur Netflix quelques jours après l'annonce officielle de la date de sortie de la suite de Breath of the Wild, Tears of the Kingdom. Quel rapport entre le nouveau film du studio Colorido et le très attendu prochain opus de Zelda ? Et bien, la connexion esthétique est trop belle pour ne pas la souligner. Dans le prochain Zelda, on nous promet d'explorer des fragments de royaume suspendus dans le ciel, sur fond d'affrontement entre la lumière et les ténèbres ; dans Les Murs vagabonds, des gamins partis explorer un immeuble à l'abandon et réputé hanté se retrouvent coincés dans le dit immeuble perdu à la dérive sur un océan mystérieux -et oui, il y a un conflit entre une énergie lumineuse et une masse sombrement maléfique. Bref, juste une coïncidence, mais une coïncidence sympathique qui indique peut-être que le prochain Zelda et le nouveau Colorido naviguent au moins dans les mêmes eaux : celles de l'exploration juvénile du royaume apparemment infini de l'enfance, dont l'immensité cache mal ses sombres secrets, et où une vision impressionne autant qu'elles menacent de vous écraser. Les joueurs de Breath of the Wild connaissent bien ça.

Les Murs vagabonds souffre peut-être d'un léger problème de durée -la conclusion est longuette avant d'être abrupte- mais son procédé de cinéma est joliment posé : comment des gamins survivent robinsonnés dans une espèce d'HLM devenu à la fois radeau et île, lieu hanté de phénomènes mystérieux (il y a de jolies références à la J-horror) ? Les Murs vagabonds s'apprécie d'abord comme un pur film d'aventures, avant de bifurquer vers l'introspection et la psychologie des liens qui unissent les enfants dans les traumas familiaux, et c'est peut-être là que ça rame un peu. Dans le joli 7 jours de Yuta Murano (sorti en France en octobre 2021), de jeunes Japonais faisaient d'une usine à l'abandon leur domaine, devenu le point de naissance et d'ancrage d'une véritable rébellion politique puisqu'ils y défendaient l'existence d'un jeune migrant. Les héros et héroïnes des Murs vagabonds n'ont peut-être pas encore l'âge des révoltes, mais ça n'empêche pas leur aventure d'être sacrément belle.