Le tout premier long-métrage de fiction de Payal Kapadia est reparti avec le Grand Prix au Festival de Cannes 2024.
Cela faisait trente ans qu’un film venu d’Inde n’était pas en compétition officielle sur la Croisette. Cette année pourtant, All we imagine as light, le premier long-métrage de fiction de Payal Kapadia, est reparti du Festival de Cannes avec le Grand Prix – trois ans après que la cinéaste indienne fut récompensée de L’Œil d’or durant l’édition 2021 pour son documentaire Toute une nuit sans savoir. A l’époque, elle revenait sur les manifestations universitaires qui avaient traversé son pays durant les années 2010. Sans perdre de vue le reflet d’une société fracturée, elle fait dans ce film le portrait intimiste d’une Inde au féminin.
Prabha (Kani Kurusti) et Anu (Divya Prabha) sont toutes les deux infirmières et vivent en collocation dans un appartement de Mumbai. La première est sans nouvelle de son mari depuis quelque temps et s’interdit de vivre une nouvelle histoire d’amour. La seconde aime un homme en cachette – leur amour est interdit. Comme pour faire le point sur leur histoire, ces deux femmes profitent d’un séjour dans un village côtier pour entrevoir la promesse d’une liberté nouvelle.
S’approchant quelques fois du documentaire, genre maîtrisé par la réalisatrice, All we imagine as light semble être également imprégné de poésie et de légèreté – de lumière pour dresser le portrait de ces femmes marquées par la société indienne et ses traditions. Prabha suggère dans cette bande-annonce avoir été mariée très jeune à un homme qu’elle connaissait à peine. La réception d’un cuiseur à riz venant d’Allemagne où son mari serait, remet en question ses affirmations.
Du côté d’Anu, jeune et pleine d’amour pour celui qu’elle aime, ce sont leurs différences religieuses – lui est de confession musulmane – qui leur interdisent de vivre leur passion au grand jour. Toutes deux auront besoin de s’éloigner du brouhaha de la ville pour écouter les battements de leur cœur.
L’émancipation féminine est au cœur du cinéma de Payal Kapadia qui a convaincu la rédaction de Première. Quant au public, il pourra se faire témoin de cette sensibilité dès le 2 octobre prochain.
Cannes 2024 – All We Imagine As Light, l’Inde au féminin [critique]
Commentaires