30 jours Max
Studio Canal

Une comédie d’action sans originalité ni folie. 90 minutes interminables

Après tout, c’est vrai. Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Babysitting 1 et 2, Alibi.com et Epouse- moi mon pote ont fait des cartons. Et même quand le score se révèle plus décevant comme avec Nicky Larson, la Bande à Fifi réunit quand même plus d’1,6 millions de spectateurs. Bref, le trio Philippe Lacheau- Tarek Boudali- Julien Arruti règne en maître sur le box- office de le comédie française. Et la question qui forcément se pose est de savoir ce qu’ils vont faire d’un tel pouvoir. Renverser la table, s’aventurer dans des registres de comédie différents ? Le champ des possibles est gigantesque quand, à ce niveau de succès, on ne peut sans doute rien ou presque leur refuser

Hélas, de film en film, le parti pris choisi est pile l’inverse. Surtout ne prendre aucun risque. Et rester dans ses clous. Pour sa deuxième réalisation, Tarek Boudali se met en scène en flic maladroit qui, après avoir été mordu par un rat, n’aurait plus que 30 jours à vivre. Et qui décide alors de ne plus avoir peur de rien ni de personne, de ne plus se laisser marcher sur les pieds comme il en a l’habitude mais aussi de coincer un gros bonnet de la drogue qu’il a laissé s’échapper. La comédie entend donc ici se mêler l’action. Sauf que l’action s’y révèle aussi poussive que la comédie. Les course- poursuite, les scènes qui se voudraient trépidantes manquent d’ampleur et d’efficacité. Quant aux rires, 30 jours max ne tire que sur la corde du pipi- caca (et après tout pourquoi pas, nombre des Apatow boys l’ont fait avec génie !), ambitionnant de jouer avec la vulgarité pour finir par s’y vautrer. A cause de cette totale incapacité à déclencher du deuxième ou du troisième degré. Mais aussi du niveau d’interprétation du trio Boudali- Philippe Lachaud- Julien manquant trop de nuances pour emmener ailleurs des situations et des dialogues terriblement convenus (à part un cameo qu’on ne révèlera évidemment pas mais qu’on n’imaginait pas une seconde apparaître ici). C’est comme si un warning bien lumineux vous prévenait de chaque gag qui se déploie pile comme on l’attend avant de patienter pour le suivant qui subira, hélas pour lui, le même sort. Et on se demande comment ce prodige est possible quand on a en seconds rôles des Rolls de la comédie comme Nicolas Marié, qu’on retrouvera dans tous ses états la semaine prochaine dans le génial Adieu les cons.

A jouer sur des recettes, la Bande à Fifi remportera peut- être une fois encore la bataille du box- office mais son incapacité à élever son niveau de jeu laisse pantois. Mais après tout c’est vrai. Tant que ça marche, pourquoi tout changer ?