Quand la musique a retenti pour qu'elle termine son discours, la star d'Everything Everywhere All at Once ne s'est pas laissée faire !
La 80e cérémonie des Golden Globes a eu lieu cette nuit à Los Angeles, et ses organisateurs ont visiblement retenu les leçons du boycott récent qui avait poussé NBC à ne pas diffuser la dernière remise de prix à la télévision : il y a eu plus de diversité en 2023 que dans les éditions précédentes. Côté cinéma, parmi les gagnants des prix principaux, quatre ont par exemple fait sensation : Eddie Murphy a été honoré du Cecil B. De Mille Award pour l'ensemble de sa carrière, Angela Bassett fut la première actrice à gagner un golden Globe pour une super-production de Marvel (en l'occurrence Black Panther 2) et le duo d'Everything Everywhere All at Once, Michelle Yeoh et Ke Huy Quan, a également été récompensés. Deux comédiens noirs, une actrice malaisienne et un américain d'origine vietnamienne, tous âgé de plus de 50 ans : le symbole est important.
Angela Bassett décroche le premier prix d'interprétation pour Marvel aux Golden GlobesCela n'a pas échappé à Yeoh, qui a basé son discours sur ce thème, et qui n'a pas hésité à se fâcher quand les organisateurs ont lancé de la musique pour lui indiquer qu'elle devait conclure rapidement. « Fermez-là !, a-t-elle lancé en direction des hauts parleurs. Je peux vous botter le cul ! C'est sérieux. » Coupée au milieu de ses remerciements, elle était justement en train d'expliquer : « Je vais me tenir ici et profiter pleinement. 40 ans... sans jamais décrocher ni se lasser de tout ceci. Merci au Hollywood Foreign Press pour cet honneur. Tout cela a été un voyage incroyable. Et un combat terrible pour en arriver là aujourd'hui, mais je crois que ça en valait le coup. Quand je suis venue à Hollywood, c'était un rêve qui se réalisait pour moi. Enfin, jusqu'à ce que je sois vraiment là et qu'on me dise : 'Tu es une minorité'. Je me disais : 'C'est impossible.' Puis on m'a fait remarquer que je parlais bien anglais, contrairement à d'autres acteurs venus du Japon, d'Asie, de la Malaisie... alors j'ai répondu : 'Oui, je viens de passer 13h dans l'avion, j'ai eu le temps d'apprendre !' (rires) Le temps passe, j'ai eu 60 ans l'année dernière. Pour une femme, plus on prend de l'âge, plus les opportunités se réduisent. Et j'en étais arrivée à me dire : 'Ecoute ma fille, tu as eu une très belle carrière, tu as bossé avec les meilleurs réalisateurs : Steven Spielberg, Jim Cameron, Danny Boyle...' C'est super. Puis est arrivé le plus beau des cadeaux : Everything Everywhere All at Once. » C'est là que la musique a été lancée, mais qu'elle a tout de même poursuivi en remerciant personnellement les Daniels, qui ont réalisé ce film, ainsi que ses partenaires de jeu et producteurs de chez A24. « Ils ont eu du courage d'écrire sur cette femme très ordinaire, immigrée, mère de famille et fille aussi, qui prend de l'âge... C'était un véritable cadeau d'incarner cette femme qui résonnait autant en moi et aussi chez de nombreuses personnes, parce qu'au final, peu importe dans quel univers elle est, elle se bat pour sa famille et par amour. (…) Ce prix est aussi pour toutes les épaules qui me soutiennent, celles qui étaient là avant moi, qui me ressemblaient et qui avancent dans cette aventure avec moi. »
"I'm just gonna stand here and take this all in. 40 years. Not letting go of this."
— Variety (@Variety) January 11, 2023
Michelle Yeoh accepts her #GoldenGlobe. https://t.co/IpBnF0ZqEp pic.twitter.com/EbQZk624xD
D'abord révélée en Asie grâce à ses talents pour les arts martiaux, Michelle Yeoh a percé à Hollywood dans les années 1990, notamment grâce au James Bond Demain ne meurt jamais et à Tigre et dragon, d'Ang Lee. Elle a effectivement tourné par la suite dans Mémoires d'une Geisha, produit par Steven Spielberg, Sunshine de Danny Boyle et Avatar 3, de James Cameron,
Everything Everywhere All at Once, le vrai multiverse of madness [critique]
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