samuel l jackson
Apple

Récemment honoré par un Oscar d'honneur, l'acteur fait des infidélités au ciné avec la mini-série Apple TV+, Les Derniers jours de Ptolemy Grey, où il incarne un vieil homme atteint de démence...

PREMIÈRE : Vous aviez évité les séries jusqu’ici, mais là vous enchaînez Les Derniers jours de Ptolemy Grey et Secret Invasion de Marvel l’année prochaine. À 73 ans, vous avez soudainement eu une révélation ?
SAMUEL L. JACKSON
 : Ah ah, pas du tout ! Quand j’ai commencé, c’était carrément différent d’être une star de la télé ou du cinéma. Il y avait un fossé, plus de demi- tour possible. Bon, une fois de temps en temps tu avais un Bruce Willis qui commençait dans une série et explosait au ciné… Ça restait super rare. Les choses ont pris un autre tournant avec Les Soprano, The Wire ou Boardwalk Empire, mais ces séries étaient surtout peuplées de très bons seconds rôle de cinéma. Les grosses stars, elles restaient bien au chaud au cinoche. La pandémie a tout changé : des salles de cinéma fermées, des acteurs incapables de tourner pour le grand écran… Et paf, tout le monde s’est rameuté sur les plateformes de streaming, tout le monde est devenu une star de la télé. Alors tu redeviens un interprète plus qu’un acteur de cinéma, et c’est très bien comme ça. J’ai toujours pensé que j’avais le droit de naviguer entre la télé, le cinéma, la scène…

Ce que vous n’avez jamais vraiment fait !
(Rires.) Non, c’est vrai. J’imagine que j’aurais pu pousser vers ça, mais j’étais dans un certain confort : mes agents ont toujours fait en sorte qu’un nouveau film m’attende dès que j’en avais fini un autre. Ça fait longtemps que je n’ai pas eu à me battre pour un rôle.

Samuel L. Jackson dégoûté que Jonah Hill soit plus grossier que lui !

Mais vous réfléchissiez à l’adaptation de Ptolemy Grey depuis longtemps.
J’ai lu le bouquin il y a une dizaine d’années, et le personnage a toujours eu pour moi quelque chose de très cinématographique. Ce type qui est dans une brume totale et a l’option de retrouver sa santé mentale le temps de retrouver le meurtrier de son neveu, je me disais que c’était un vrai beau rôle. Et puis….Mon grand- père, ma mère, mon oncle et ma tante ont tous été atteints de démence ou d’Alzheimer. Ça en faisait quelque chose de très personnel, presque à un niveau génétique. Ce que je voulais surtout montrer, c’est ce truc terrible d’attendre quelque chose de quelqu’un qui n’est plus en capacité de vous le donner. Et la honte, la frustration, la tristesse et la colère que ça génère chez le malade. Le plus dur, ça a été de trouver le juste milieu pour que le public ne soit pas submergé au point d’être incapable de regarder la suite. Restez pour l’épisode 2, il redevient lucide !



Vous disiez dernièrement que vous auriez dû remporter l’Oscar pour Pulp Fiction, et qu’on ne récompensait les acteurs noirs que quand ils faisaient « les pires saloperies à l’écran. »
Yep. On donne l’Oscar à Denzel Washington pour Training Day et pas pour Malcolm X...

Ça serait différent si Pulp Fiction sortait aujourd’hui ?
J’en sais rien. Ce que je peux vous dire, c’est que je rencontre de plus en plus de jeunes gens de couleur qui sont réalisateurs, scénaristes, directeurs de la photographie… Il y a de plus en plus de diversité de ce côté-là. Pas que des gens qui veulent absolument briller devant la caméra. À mon avis, c’est aussi comme ça qu’on fait bouger les lignes.

Les Derniers jours de Ptolemy Grey, mini-série à voir sur Apple TV+ à partir du 11 mars 2022.

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