Carl Sternheim

Carl Sternheim est un écrivain allemand, né le 1er avril 1878 à Leipzig. Issu d’un milieu bourgeois, Carl Sternheim est le fils d’un banquier de confession juive. Il fait des études de droit, de littérature et d’histoire de l’art. Il baigne très tôt dans le milieu du théâtre puisque son oncle possède plusieurs salles à Berlin.Influencé à ses débuts par le naturalisme français et le néoromantisme, Carl Sternheim écrit à seize ans sa première pièce, Eva, traitant de l’émancipation de la femme. Il travaille par la suite comme auteur indépendant à Weimar, où il fait la connaissance de celle qui deviendra sa première femme, Eugenie Hauth.En 1902, sa pièce Auf Krugsdorf ne connaît pas le succès escompté.En 1907, une année après s’être séparé d’Eugenie Hauth, il épouse Théa Bauer, issue d’une famille de riches industriels. Ils acquièrent la Schloss Bellemaison à Munich, où Carl Sternheim peut librement s’adonner à sa passion aux côtés de Mechtilde Lichnowsky, Max Reinhardt et Frank Wedekind. Toutefois, il ne peut éviter l’échec retentissant de son Don Juan en 1909.Durant cette période, il se lie d’amitié avec Heinrich Mann et Walter Rathenau, qu’il rencontre à Munich.Écrivain à scandale, son œuvre, principalement axée sur la satire de la bourgeoisie, est considérable, mais elle est rejetée aussi bien par les critiques que par le public. Malgré tout, il enchaîne les publications avec La Culotte en 1911, La Cassette et Schippel en 1912, Le Snob qu’il écrit entre 1913 et 1914. En parallèle, il s’attaque à un autre registre, les récits, et publie Busekow entre 1912 et 1913, Napoléon et Schulin en 1915.Succès et scandale se mêlent lors de la représentation de sa pièce La Culotte aux Kammerspiel de Berlin. Elle fait d’ailleurs l’objet d’une censure et sa représentation n’est alors autorisée qu’en cercle privé.En 1920, sa critique virulente de la bourgeoisie se perpétue dans ses essais, notamment dans Berlin ou le juste milieu. Par ailleurs, il publie des nouvelles, Chronique du début du XXe siècle, entre 1926 et 1928.Ambitieux et désirant s’installer en France, Carl Sternheim réussit à faire publier la nouvelle Berlin dans les Cahiers d’Aujourd’hui de juillet 1921. En France, même si les milieux bourgeois du pays voient eux aussi ses écrits d’un mauvais œil, il est tout de même considéré comme un représentant de l’expressionnisme allemand. Il n’adopte pourtant pas l’esthétique de ce mouvement et prône le théâtre de choc sous l’influence directe de Wedekind.En 1930, Carl Sternheim se marie avec la fille de ce dernier, Pamela Wedekind, dont il se sépare rapidement.Il s’exile alors à Bruxelles, où il fait la connaissance de Verhaeren, Gottfried Benn, et Carl Einstein.À cette époque, il signe Europa, une étude sur la bourgeoisie du XIXème siècle.Il collabore activement aux revues expressionnistes dont l’audience s’étend peu à peu à travers toute l’Europe.Durant sa carrière, Carl Sternheim s’est surtout démarqué par sa critique virulente politique et sociale de l’Empire allemand, qu’il a consigné dans un cycle de huit pièces, écrites entre 1908 et 1922. On lui doit également un recueil de comédie, Scènes de la vie héroïque du Bourgeois. Provocateur, Carl Sternheim a suscité de nombreuses hostilités dans le milieu littéraire, qui l’accuse de n’avoir aucune éthique. Il consacre alors une grande partie de son œuvre théorique à se justifier. Néanmoins, avec Georg Kaiser, il reste le dramaturge allemand le plus joué sous la République de Weimar. Plusieurs de ses pièces demeurent encore aujourd’hui dans le répertoire théâtral allemand.Après l’avènement du régime nazi et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il doit se résigner à fuir vers la Belgique.En proie à la maladie et à de fortes dépressions nerveuses, il est interné à plusieurs reprises. Il finit sa vie seul, et meurt le 3 novembre 1942 à Bruxelles.