Genre Homme
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Biographie

Issu d'une famille argentine de l'aristocratie désargentée, Ernesto Guevara est l'aîné de cinq enfants. Il grandit à Crdoba, deuxième ville d'Argentine. A trois ans, son père l'initie aux échecs. Quant à sa mère, elle lui enseigne le français, qu'il maîtrisera parfaitement. Enfant précoce, il admire le conquistador Francisco Pizarro, envisageant même de devenir l'un de ses soldats. Asthmatique, il est très tôt confronté à de violentes crises. Et malgré l'interdiction de son père, il devient joueur de rugby. Son style de jeu agressif lui vaut le surnom de "fuser" (association de furibundo et de Serna, le nom de jeune fille de sa mère). Adolescent, ses crises d'asthme l'obligent souvent à du repos forcé. Il en profite pour lire. Littérature, philosophie, poésie, il découvre des auteurs tels Pablo Neruda, Jules Verne, Jack London. Il compose des poèmes et s'intéresse aussi à la photographie.En 1948, il s'intalle à Buenos Aires, où il débute des études de médecine. Il envisage d'épouser une fille de la haute bourgeoisie. Son projet est contrarié par la famille de celle-ci qui le considère anticonformiste.Itinéraire d'un globe-trotter en Amérique LatineC'est en 1951 que sur les conseils d'Alberto Granado (biochimiste et sympathisant d'extrême-gauche), il prend une année sabbatique. Sur une vieille moto Norton 500 cm3, il parcourt l'Amérique du Sud. Ernesto raconte cette aventure dans Diarios de motocicleta : Notas de viaje por América Latina.Confronté à la pauvreté, sa réflexion le conduit à ne concevoir la fin des inégalités qu'à travers la mise en oeuvre de la révolution par les armes. Il en vient à concevoir l'Amérique Latine comme une même entité économique et culturelle, nécessitant une "stratégie continentale de libération". Ce concept d'une Amérique Latine unie, sans frontière et métisse reviendra régulièrement au cours de ses actions révolutionnaires à venir.Lorsqu'il revient en Argentine, il achève rapidement ses études afin de pouvoir continuer son voyage en Amérique du Sud.Diplômé en juin 1953, il reprend la route dès juillet. Direction : la Bolivie, le Pérou, l'Equateur, le Panama, le Costa Rica, le Nicaragua, le Honduras, El Salvador, et enfin le Guatemala.En Bolivie, il participe à la révolution sociale populiste du MNR. Mais, s'indignant des inégalités raciales qui demeurent, il quitte le mouvement. Arrivé au Guatemala en décembre 1953, il songe à s'y installer. Le président de gauche Jacobo Arbenz Guzmán tente de réaliser divers projets dont celui d'une réforme agraire qui mettrait un terme au système de latifundia.C'est à Guatemala Ciudad qu'il rencontre par l'intermédiaire d'un ami commun, celle qui deviendra sa première épouse. Hilda Gadea Acosta, économiste péruvienne, et membre de l'alliance populaire révolutionnaire socialiste. Elle met Ernesto en contact avec de nombreux responsables politiques, des membres du gouvernement Arbenz, ainsi que des exilés cubains, membres du mouvement du 26 juillet de Fidel Castro.Ne parvenant pas à obtenir un poste dans l'hôpital local, le couple connaît une situation financière précaire, les obligeant à vendre certains bijoux d'Hilda."Che" expression qu'il utilise souvent (hé, mon pote, mec) devient son surnom.Au printemps 1954, il se rend au Salvador afin de renouveler son visa. Il est de retour au Guatemala quelques jours avant la tentative de coup d'Etat de Carlos de Castillo Armas venu du Honduras et conforté par la CIA qui soupçonne Arbenz d'être communiste. Le coup d'Etat réussi, Arbenz se réfugie dans l'ambassade du Mexique, invitant ses partisans à quitter le pays. Hilda est arrêtée, et Ernesto décline un sauf-conduit pour l'Argentine, préférant se rendre au Mexique (septembre 1954).C'est à l'été 1955 qu'il rencontre à Mexico Raul et Fidel Castro.La Révolution cubaineAprès un entraînement militaire effectué avec les autres membres du Mouvement du 26 juillet, Ernesto Guevara s'embarque sur le Granma en direction de Cuba pour mettre un terme à la dictature de Fulgencio Batista. L'expédition échoue et seule une vingtaine d'hommes y survit, trouvant refuge dans la Sierra Maestra. Accueillis par les paysans locaux à qui la guérilla procure en échange soins médicaux et instruction.Peu à peu, leurs forces logistiques augmentent, grâce à la partie urbaine du mouvement du 26 juillet et aux Etats-Unis qui considèrent Castro comme une alternative au régime corrompu de Batista, mais qui ignorent ses intentions de régime communiste.Che Guevara se distingue par son extrême sévérité à l'égard des actes d'indiscipline, de trahison. Entre 1957 et 1958, on compte une quinzaine d'exécutions à son actif.C'est en décembre 1958 que la révolution triomphe enfin. Le 2 janvier 1959, Fidel Castro nomme Che Guevara commandant et procureur suprême de la prison de la Cabaña. Il signe alors les exécutions de centaines de personnes liées au régime démocratique d'avant 1952 ou à la dictature de Batista.Le 7 février 1959, le nouveau gouvernement accorde à Che Guevara le titre de "citoyen cubain de naissance". Une modification de la constitution lui permet de devenir membre du gouvernement. Le 7 octobre, il intègre la direction de l'institut national de la réforme agraire, puis prend les fonctions de ministre de l'Industrie (février 1961). Parallèlement, il poursuit ses expéditions révolutionnaires (République Dominicaine, Panama) qui échouent.En 1962, lors de la crise des missiles de Cuba, Ernesto Guevara est à Moscou avec Raul Castro pour négocier la présence sur l'île de missiles balistiques nucléaires.La réforme qu'il tente de mettre en place se révèle difficile à accomplir. Progressivement, il prend conscience de la réalité et s'éloigne du modèle soviétique pour élaborer son idéologie propre du communisme.New York, l'Asie, l'AfriqueA la fin de l'année 1964, Guevara se rend à New York en tant que chef de la délégation cubaine à l'ONU, où il se distingue par son discours, véritable pamphlet contre la politique étrangère américaine. Puis, il voyage pendant trois mois (Asie, Afrique, Europe).Pendant l'année 1965, il disparaît de la vie publique, ce qui demeure une source de mystère. En octobre, Fidel Castro révèle une lettre rédigée par le Che non datée, dans laquelle il affirme ses intentions de poursuivre la lutte à l'étranger, sa démission de tous les postes qu'il occupe au gouvernement, au parti, dans l'armée, ainsi que sa renonciation à la citoyenneté cubaine.Et c'est à l'Afrique que le Che se consacre (Congo, 1965-1966). Mais, il essuie un nouveau revers.Après que sa "lettre d'adieu" ait été rendue publique, le Che sait qu'il ne peut moralement assumer un retour à Cuba. Après quelques mois passés clandestinement en Europe, il consent, face à l'insistance de Castro à rentrer, à la condition d'y demeurer secrètement.Enfin en 1967, il s'embarque dans sa dernière aventure, en Bolivie. Le 8 octobre 1967, son campement est encerclé. Acculé, le Che est fait prisonnier. Il est exécuté sommairement le 9 octobre dans l'après-midi. Le 15 octobre, Fidel Castro décrète trois jours de deuil national.Ce n'est qu'en 1997 que ses restes sont exhumés et identifiés grâce à des analyses ADN. Il demeure désormais à Santa Clara, avec six de ses compagnons d'armes de Bolivie. A lire également sur Fluctuat :LE CHE AU CINEMA - Carnets de voyage de Walter Salles - Che - L'Argentin et Che - Guerilla  de Steven Soderbergh LE CHE EN LIVRES- La face cachée du Che de Jacobo Machover - Che Guevara, une braise qui brûle encore d'Olivier Besancenot - Che de Pierre Kalfon - La guerilla du Che de Régis Debray - Le socialisme et l'homme de Fidel Castro - Libertad de Benoit Beckaert - Ernesto Guevara connu aussi comme le Che, tome I par Paco Ignacio Taibo II- Ernesto Guevara connu aussi comme le Che tome II