Emil Frantisek Burian

Auteur tchèque de la première moitié du vingtième siècle, Emil Frantisek Burian n’est pas seulement un littéraire. C’est surtout un artiste ayant exploré presque toutes les formes d’expression artistique possibles. Emil Frantisek Burian est né dans la capitale de la région de Pilsen, le 11 juin 1904. Lorsqu’il commence ses études, il fait le choix de la filière musicale. Il entre alors au conservatoire de Prague où il va parfaire ses notions de composition. C’est ensuite le compositeur Josef Bohuslav Foerster qui le prend sous son aile afin de perfectionner ses connaissances.En 1923, la Tchécoslovaquie est en plein dans l’effervescence d’après guerre. Emil Frantisek Burian n’a alors que dix neuf ans quand il compose l’opéra Alladine et Palomides d’après l’œuvre théâtrale de l’auteur belge Maurice Maeterlinck.En 1925, au théâtre national, il réalise son deuxième opéra à l’âge de 21 ans. Il s’agit d’Avant le lever du soleil. Dans la même lancée, il crée aussi des musiques scéniques pour des œuvres diverses. En partisan du mouvement d’avant-garde Devetsil, Emil Frantisek Burian, crée le Théâtre Libéré. C’est en tant que compositeur, mais aussi chanteur, instrumentiste et comédien qu’il prend part à cette aventure. A cette époque, les Théâtres Dada et Moderni Studio sont tout nouveaux. C’est là qu’il se produit régulièrement avec sa structure, toute nouvelle elle aussi.En 1924, Burian fonde une société dédiée à la musique contemporaine. Son nom, Pritomnost, signifie « présence ». Trois ans plus tard, il crée un groupe spécialisé dans la récitation musicale en chœurs qu’il appellera Voice Band. Retenu au Festival ISCM, le Voice Band remportera un franc succès. L’adaptation d’un poème intitulé Mai de l’auteur romantique Karel Hynek Macha est l’œuvre la plus connue qu’il ait réalisé pour le Voice Band.Après ces expériences, débute alors pour Emil Frantisek Burian une période durant laquelle il va organiser de grandes manifestations musicales, mais surtout œuvrer en tant que chef d’orchestre. En 1929, le théâtre de Brno le convie à se joindre à ses activités, aux côtés du metteur en scène Jindrich Honzl. Emil Frantisek Burian est directement promu directeur de cette structure afin d’élaborer un projet de studio d’avant-garde. Les spectacles qui y sont produits sont splendides, et pourtant, le public de Brno qui est plutôt provincial, ne répond pas tout de suite présent. Suite à une totale absence de soutien matériel ainsi que d’intérêt, le Studio se voit dans l’obligation de mettre la clé sous la porte. Néanmoins, Emil Frantisek Burian garde sa place au sein du Théâtre national. Ainsi, il continue à exercer la profession de metteur en scène. Il compose des musiques exceptionnelles pour des représentations telles que L’opéra de Quat’sous de Brecht. Puis, durant une année, il va diriger le théâtre d’Olomouc. Une fois cette période achevée, il est de retour dans la ville de Brno. Il y réalise la pièce de Nezval intitulée Les amants du kiosque. Plus tard, Emil Frantisek Burian rentre à Prague. Là, il fonde un cabaret du nom de Cevené eso (L’as rouge). Dans ce petit coin de bonheur bien à lui, il se produit personnellement en tant que compositeur, chef d’orchestre et pianiste.En 1933, toujours dans la ville de Prague, son propre théâtre voit le jour. Il l’appelle D-34. Emil Frantisek Burian, une fois de plus, crée une structure dans laquelle il peut donner libre cours à son expression. Concerts, soirées de récitations, débats, conférences, expositions…. Néanmoins, l’orientation anti-fasciste du théâtre en ce début de Seconde Guerre mondiale, son orientation définitivement avant-gardiste ne lui permettent pas de dépasser le cap de la guerre. Ainsi, en 1941, le D-34 est fermé. Emil Frantisek Burian est expédié dans un camp de concentration. Son caractère positif le pousse à souvent organiser des petites soirées à ambiance cabaret pour ses co-détenus. Au sortir de la guerre, il se met au service de la cause communiste tout en reprenant ses activités artistiques. Il devient réalisateur et écrit plusieurs scénarios. En 1947, il est gratifié pour la présentation de l’œuvre La Sirène à la biennale de Venise. Emil Frantisek Burian se lance sérieusement dans la politique et devient député. Parallèlement, il dirige une émission radiophonique à caractère politique. Malheureusement, une fois le gouvernement stalinien mis en place, il se voit radicalement éjecté de ces postes. Il meurt en 1959 à l’âge de cinquante cinq ans.