Henri Colpi

Henri Colpi naît en Suisse, à Brig, le 15 juillet 1921, où il vit avec ses parents. Ces derniers s'installent dans la vallée de l'Orne dès son plus jeune âge et ce jusqu'en 1932. C'est ensuite, alors âgé d'une douzaine d'années à peine, qu'ils déménagent à Sète. Une grande partie de sa vie, principalement sa jeunesse, reste peu connue. Henri Colpi suit dans un premier temps des études de lettres dans la ville de Montpellier. Cependant il finit par délaisser ce domaine au profit d'une plus forte passion, le cinéma. En effet, il est un fervent cinéphile mais ce n'est que vers 1946, soit à ses 25 ans, qu'il prend conscience de l'importance qu'occupe le cinéma dans sa vie et ce y compris d'un point de vue professionnel. Diplômé de l'IDHEC, il anime ensuite la revue Cinescript, en collaboration avec le jeune Jean-Charles Tacchella. Henri Colpi ne s'arrête pas là dans la mesure où il écrit deux ouvrages de référence sur le septième art, notamment l'anthologie Le cinéma et ses hommes et quelques temps plus tard, Défense et illustration de la musique de film. Ainsi sa première approche professionnelle du cinéma relève davantage de l'aspect théorique; il cumule alors les métiers de journaliste, écrivain et poète. Parallèlement, Henri Colpi fait ses premiers pas en tant que cinéaste. Il débute comme assistant réalisateur mais très vite, plus précisément dans les années 50, il devient un monteur très demandé. Il est aussi bien impliqué pour des documentaires, notamment Le mystère Picasso de Clouzot en 1956 ou encore Du côté de la côte d'Agnès Varda, que pour des fictions telles que La première nuit, un court métrage de Georges Franju. Alain Resnais engage ensuite Henri Colpi pour la sonorisation de Nuit et brouillard. Après quoi, il décide de l'engager pour ses deux premiers longs métrages qui sont Hiroshima mon amour (1959) et L'année dernière à Marienbaden 1961 mais cette fois en tant que monteur. C'est en 1961 qu'Henri Colpi se lance dans la réalisation avec Une aussi longue absence, d'après un scénario de Marguerite Duras. Comme dans Hiroshima mon amour deux ans auparavant, cette œuvre retrace le souvenir de l'être aimé et les fantômes de la Seconde Guerre mondiale. Une femme seule, jouée par Alida Valli, croît reconnaître son mari porté disparu en Allemagne dans l'image d'un clochard amnésique, incarné par Georges Wilson. Henri Colpi frappe fort dès son premier long-métrage puisqu'il obtient le Prix Louis Delluc ainsi que la Palme d'or au Festival de Cannes en 1961, ex aequo avec Viridiana de Bunuel. Le film reste principalement gravé dans la mémoire des cinéphiles pour la chanson Trois petites notes de musique de Cora Vaucaire. En 1963, Henri Colpi se charge de la réalisation et du scénario de Codine, son deuxième opus tourné en Roumanie. Malgré le Prix du Scénario et celui de la Commission Supérieure Technique qu'il obtient à Cannes, le film passe inaperçu auprès du grand public. Quelques années plus tard, le même schéma se reproduit avec Mona et ce malgré un scénario de François Billetdoux et la présence de Marina Vlady. En 1973, Henri Colpi connaît à nouveau le succès avec Heureux qui comme Ulysse, avec Fernandel. Il écrit d'ailleurs les paroles de la chanson du film, interprétée par son ami Georges Brassens sur une musique de Georges Delerue. Par la suite, Henri Colpi se tourne essentiellement vers le petit écran avec des œuvres comme Thibaud ou les croisades (1968) en collaboration avec France Bennys, Fortune (1969), L'île mystérieuse (1973) ou encore L'odyssée Cousteau (1977). En 1996, Henri Colpi publie un ouvrage théorique et personnel intitulé Lettres à un jeune monteur. Il meurt le 14 janvier 2006, à Menton dans les Alpes Maritimes.