William Holden fait ses débuts de comédien au Pasadena Junior College, à vingt ans. Il part pour Hollywood sur la lancée d'une brève carrière théâtrale et, après deux apparitions mineures à l'écran, donne la réplique à Barbara Stanwyck dans l'Esclave aux mains d'or (R. Mamoulian, 1939). Ce film, pesamment théâtral, s'avère un échec, entraînant pour l'acteur de sérieuses répercussions : pendant près de dix ans, Holden est systématiquement écarté des rôles dramatiques pour lesquels il semble n'avoir pas la « carrure » nécessaire , et distribué dans des emplois légers n'exigeant qu'un physique avenant et un charme superficiel.Appelé sous les drapeaux en 1943, il retourne à la vie civile en 1945. Après un redémarrage difficile, sa carrière adopte un cours régulier, au prix de sacrifices répétés à la routine. Holden s'essaie avec persévérance aux genres les plus divers (western, film noir, comédie), mais ne parvient pas à trouver un emploi marquant. C'est alors qu'en 1950 Billy Wilder (se souvenant peut-être de ses réussites antérieures avec des acteurs également « incolores » comme Fred MacMurray et Ray Milland) lui propose le rôle du scénariste déchu de Sunset Boulevard. À la grandiloquence expressionniste de Gloria Swanson, le réalisateur va opposer, magistralement, la réserve ambiguë de Holden (et confronter ainsi l'extravagance des années 20 au cynisme des années 50). Holden émerge à la fois comme le vainqueur et le perdant de cet étrange match. Il y trouve aussi son image. Il sera désormais, le plus souvent, un témoin (cf. Stalag 17, B. Wilder, 1953 ; Oscar du meilleur acteur), un spectateur narquois de la comédie humaine. Ses rôles les plus « engagés » feront de lui un journaliste (le Cran d'arrêt, W. Dieterle, 1952), un policier (Midi, gare centrale, R. Mate, 1950) ou un jeune cadre (la Tour des ambitieux, R. Wise, 1954), mais, sous ces diverses identités, Holden incarnera toujours l'image classique de l'« Homo americanus » des années 50 : un homme de confiance et d'expérience, bien inséré dans la société et n'aspirant plus qu'à la stabilité professionnelle et au bonheur privé...Après une remarquable série de succès commerciaux : La lune était bleue (O. Preminger, 1953) ; Sabrina (B. Wilder, 1954) ; Picnic (J. Logan, 1956), Holden franchit une nouvelle étape avec le Pont de la rivière Kwaï (D. Lean, 1957). Le triomphe international de cette production lui assure une entière indépendance à l'égard d'Hollywood et lui permet de ralentir le rythme de ses apparitions à l'écran pour se consacrer à diverses activités commerciales, notamment en Afrique. Son actif s'en ressent, en quantité comme en qualité : pendant près de dix ans, Holden participe, sans conviction, à une série de productions routinières, dont se détachent seulement les Cavaliers (J. Ford, 1959).En 1968, il retrouve un rôle à sa mesure avec la Horde sauvage (S. Peckinpah), qui résume parfaitement toutes les composantes de ses personnages antérieurs. Désormais, on le verra le plus souvent sous les traits d'un homme intègre, sceptique, usé par le temps, luttant contre la lassitude physique et morale. C'est dans ce registre qu'il donnera certaines des interprétations les plus nuancées et les plus émouvantes de sa carrière, sous la direction de Blake Edwards (Deux Hommes dans l'Ouest, 1971), Clint Eastwood (Breezy, 1973), Sidney Lumet (Network, 1976) et Billy Wilder (Fedora, 1979).
Nom de naissance | William Holden |
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Naissance |
O'Fallon, Illinois, USA |
Décès | |
Genre | Homme |
Profession(s) | Interprète |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2015 | L'escadre est au port | Acteur | KIRBY Casey | |
2015 | Le fiance de ma fiancee | Acteur | Lieutenant SEACROFT William | |
2015 | L'Escadrille Des Jeunes | Acteur | Al Ludlow | |
2015 | Le Tourbillon De La Danse | Acteur | Stanley Jordan | |
2015 | L'amour sous les toits | Acteur | Jason |
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