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La pure extériorité de la mise en scène et des partis pris retenus de la narration ouvre le film vers des abîmes plus vertigineux. Le générique du film est constitué d'images noir et blanc de Berlin et du Mur, provenant de 3 302, de Christoph Döring, un film underground de la fin des années 1970. Le parcours de ces adolescents dessine un paysage mental désaffecté, celui d'une Europe d'après l'Histoire, en quête d'un destin pour l'instant introuvable.
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Face à ce programme de désolation manifeste qui n'est pas sans rappeler le cinéma des confins de Sharunas Bartas, un certain agacement peut poindre. Hugo Vieira da Silva n'a pas encore le talent du chaman de Vilnius, son mutisme frise parfois la pose auteuriste. Ses fragments donnent pourtant une image assez juste de cette « apocalypse au ralenti » conceptualisée par Baudrillard. Quelque chose de terrible mais qui apporte également, contre toute attente, une sorte de paix.