On aime bien Roman Coppola, son dilettantisme jovial, sa musique qui fait wizz !, son air de descendre du paquebot de La croisière s’amuse, et même son swinging cinéma, qui se résumait jusqu’alors à CQ, pastiche des films d’exploitation des sixties. Hélas, en faisant reposer Dans la tête de Charlie Swan III presque exclusivement sur les épaules de Charlie Sheen – qui, après ses frasques cocaïnées, s’autoparodie en roublard romantique –, le réalisateur laisse son charme nonchalant sombrer dans la paresse. Les images de Los Angeles ont beau être vernies par une direction artistique rétro chic et soignée jusqu’au bout des ongles, le film est plombé par son absence de scénario, ses trucs de mise
en scène et un acteur qui, passé l’effet d’annonce, se révèle assez limité. Même les amis de la famille (Jason Schwartzman, Bill Murray) ont l’air gêné d’être là. Seule la trop rare Patricia Arquette surnage dans cette jolie piscine vide.