Toutes les critiques de Estômago

Les critiques de Première

  1. Première
    par Isabelle Danel

    Partant d’une bonne vieille question existentielle – manger ou être mangé –, le Brésilien Marcos Jorge, pour son premier long métrage, construit une fable avec deux niveaux de flash-back, l’univers du restaurant et celui de la prison alternant sans que l’on sache exactement lequel a précédé l’autre. Une fois dissipée cette confusion volontaire (mais factice), le parcours du personnage se fait jour. Ainsi que la morale de la fable (ou son absence). Le problème, c’est que le scénario tient sur un bouillon Kub. Et que les personnages, de la prostituée gourmande au caïd régnant sur la cellule, n’existent pas au-delà de leur archétype. Reste une ode à la bonne chère qui passe par des scènes assez réjouissantes comme l’histoire farfelue de la découverte du gorgonzola ou un repas pantagruélique cuisiné et ingéré sous l’oeil des matons.

Les critiques de la Presse

  1. A voir à lire
    par Virgile Dumez

    Premier long-métrage de fiction du documentariste brésilien Marcos Jorge, Estomago conserve une esthétique brute et directe, aux images sales décrivant un quotidien marqué par la crasse et la pauvreté. Ici point de plage et de soleil doré pour décor, mais plutôt des arrière-cours de snacks miteux et des cellules de prison aux odeurs rances. Divisant son film en deux récits parallèles (la formation du cuistot et, conjointement, sa vie en prison quelques temps plus tard), le cinéaste parvient à susciter l’intérêt du spectateur par l’immédiate empathie que l’on éprouve pour ce personnage simple qui se révèlera bien moins niais et innocent que prévu. Jorge nous invite à suivre son ascension sociale grâce à ses talents de cuisinier et à partager ses rencontres à travers une galerie de personnages hauts en couleur.

  2. Télérama
    par Blottière Mathilde

    Estomago évoque Le Festin de Babette, pour les vertus sociales de la bouffe, et la comédie à l'italienne, pour la truculence. Et comment ne pas songer, devant ce blanc-bec, parti du bas de l'échelle pour se hisser au sommet de la chaîne alimentaire carcérale, à une version cocasse et hédoniste d'Un prophète, de Jacques Audiard ?

    Même si Nonato choisit une voie apparemment sans danger pour asseoir son pouvoir - les estomacs de ses semblables -, le réalisateur devient féroce, lorsqu'il dénonce une société exclusivement fondée sur les rapports de force. Jusqu'au bout, cette fable tragi-comique se révèle agréablement pimentée.