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Au-delà du trip cosmique, l'odyssée SF de Christopher Nolan montre surtout sa capacité à émouvoir. La première image d’"Interstellar" résume le projet esthétique du nouveau Christopher Nolan : tout embrasser du regard. L’infiniment grand et l’infiniment petit, hier et demain, les confins du cosmos et les sols arides du Midwest, les récits éternels de l’Amérique et les grands problèmes écologiques de notre temps, la froideur tétanisante du cinéma de Kubrick et les effusions doudou de celui de Spielberg. (...) "Interstellar" a beau se présenter comme un trip cosmique ample et vertigineux, il ne s’apprécie en réalité que comme un étonnant mélo chuchoté.
Toutes les critiques de Interstellar
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Avec sa popularité grandissante la Terre est devenue trop petite pour les hommes. Grâce à une faille temporelle découverte dans l’espace, des scientifiques envoient une mission interstellaire pour trouver une autre planète habitable. Le nouveau chef d’œuvre de Christopher Nolan.
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En se lançant dans la science-fiction, Christopher Nolan reste l'anticonformiste qu'il a toujours été. (...) Sa vision du futur se révèle dépouillée, débarrassée de tout gadget séduisant. (...) Christopher Nolan ose être lyrique et nous offre une expérience de cinéma nouvelle : pour raconter un voyage dans l'inconnu, il ne puise pas dans un vieux stock de sensations fortes. Avec lui, la science-fiction fait soudain résonner le mot "science", qu'on n'entend jamais vraiment. (...) Cet esprit de sérieux est un appel à viser toujours plus haut : l'envie de savoir et l'envie de voir vont de pair. Avec la complexité spatio-temporelle, offerte comme une clé de l'intrigue, vient aussi la générosité simple du cinéma : des stars dans tous les rôles principaux, des images spectaculaires. Et des sentiments. Nolan arrache l'amour à ses proportions ordinaires. Il en fait une force capable de traverser toutes les dimensions. Une manière d'atteindre l'idéal que célèbre Interstellar : se transcender.
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Une ode à la conquête de l'espace. "Interstellar" est aussi spectaculaire et inventif que les précédents films de Nolan, notamment "Inception", qui explorait le monde des rêves. Reste que, outre les aventures spatiales, c'est avant tout la course contre la montre de Cooper pour retrouver ses enfants qui nous tient en haleine pendant 2h50.
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Il faut être un crack en astrophysique pour saisir les subtilités de ce qui se joue. Nolan ne s’embarrasse pas de vulgarisation. Son approche visuellement réaliste se conjugue avec un scénario pointu. (...) Tout ce qui pourrait être perçu comme des imperfections ne retire rien à la fascination viscérale qui opère ici.
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"Interstellar" est un trip aux confins de l’univers, bourré de concepts vertigineux sur l’origine du monde et le devenir de l’humanité. Qu’il ait pu conserver tout son mystère jusqu’à sa sortie en salles, compte tenu de sa longue gestation à Hollywood témoigne de la méthode et l’efficacité Nolan (…) McConaughey, qui a l’hyperbole facile promet la "plus belle aventure jamais filmée !"
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L’histoire est ambitieuse, captivante et invite à réfléchir mais elle n’est pas aussi visionnaire que ses effets spéciaux.
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Nolan lâche les chevaux, soignant un crescendo opératique porté par la partition de Hans Zimmer et un montage dont la fluidité rappelle le Terrence Malick de "The Tree of Life". Mais "Interstellar" est plus qu'un space opera grandiloquent.(...) Blockbuster proustien, borgesien même, "Interstellar" est aussi paradoxal et nostalgique par sa facture. Nolan, à l'instar de Quentin Tarantino et de Paul Thomas Anderson, résiste au numérique. La patine de la pellicule achève de faire de Nolan un cinéaste du futur antérieur.
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"Interstellar" a tout pour envoyer les fans de Nolan au Nirvana... et conforter ses détracteurs dans leur détestation du cinéaste britannique. (...) Il y a des scènes à couper le souffle, des effets spéciaux renversants et des retournements de situations abracadabrantesques. Mais surtout un message, très beau, très pur, sur la responsabilité de chaque individu dans la conduite de son destin. (...) Et s'il risque à plusieurs reprises de nous perdre, dans un dédale de théories, de probabilités et d'expériences extraordinaires, "Interstellar" garde les pieds sur terre grâce à son casting impeccable, Matthew McConaughey en tête, tantôt charismatique, désemparé, courageux, brisé...
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Dans "Interstellar", c’est finalement la communauté scientifique qui apparaît redoutablement mise en cause. Au fil du récit, on apprend que les uns mentent pour sauver leur peau, les autres trichent pour valider des hypothèses restées à plusieurs inconnues.(...) Nolan, porté sur le pudding et le pensum, injectant du Nietzsche et du Hobbes partout où le porte son besoin d’enténébrer le monde de dystopies furieuses, est un brillant gourou pour geeks fanatisés. Sa majesté de guingois, son opulence et son obésité donnent à "Interstellar" un charme, une fragilité que n’avaient pas les autres films de Nolan plus ouvertement arrogants et sûrs de leur impact.
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Visuellement impressionnant, le long métrage opte pour une patine vintage, loin de la perfection formelle de Gravity (2013), d'Alfonso Cuarón, et soulignée par la musique mélancolique de Hans Zimmer, qui décuple l'émotion. Une odyssée philosophique dont on ne ressort pas indemne.
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Si le film est extrêmement complexe dans ce qu’il évoque sur le plan scientifique (...) il n’oublie pas, cette fois-ci, de placer l’émotion au centre de tout. Le cinéaste anglais raconte ainsi la plus belle histoire d’amour de l’humanité, celle qui lie un père à sa fille, et une fille à son père, avec une efficacité qui serre le cœur.
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Visuellement, le spectacle est somptueux. (...) C'est pourquoi (...) on enrage d'être largués en route par le scénario, à moins d'être diplômé en physique quantique.
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Un hyper blockbuster cérébral, d’une grande complexité apparente, mené tambour battant pour éviter que le spectateur n’ait à en boucher les trous. (...) S’il est une qualité que l’on ne peut nier au réalisateur d’"Insomnia", c’est son sens de la pédagogie, une façon très fluide d’intégrer une certaine complexité scientifique ou philosophique à sa narration. (...) Mais évoquer un concept est une chose, lui donner une forme en est une autre. Christopher Nolan a toujours eu la volonté d’offrir le plus grand spectacle possible, de clouer le spectateur sur son siège, de ne lui offrir aucun répit. C’est sa force, mais aussi sa limite.(...) Et c’est finalement dans les scènes les plus simples (...) que le film marque des points.
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Un scénario confinant au pompier pour se hisser à la hauteur de son ambition, une héroïsation du personnage principal qui confine au ridicule, des personnages secondaires sacrifiés, des dialogues trop souvent pris dans la gélatine scientifique, une partition musicale assommante (signée du compositeur tayloriste Hans Zimmer), plus que tout une hésitation à terme paralysante entre volonté de vraisemblance et recours à l’imaginaire. Voilà en vérité un film qui, à force de se vouloir visionnaire, s’interdit l’intime et brûlante liberté de la vision.
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(...) Imaginez un gloubi-boulga de deux heures cinquante, un bazar métaphysique navrant, un fourre-tout spiritualiste débile. Deux heures cinquante d'un dialogue à périr d'ennui, à la fois scientifique (?) et fumeux, ânonné par des comédiens congelés (forcément, ils ne comprennent pas un mot de ce qu'ils disent)... Tout est nul dans "Interstellar" qui rejoint, au musée de la prétention, la bouillie philosophique de "Matrix" et l'insignifiance existentielle de "Gravity"... [Christopher Nolan est] l'auteur d'un nanar au QI de dinosaure qui aura du succès, deviendra "culte", avant de faire beaucoup rire.