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En procédant par touches, mêlant astucieusement opportunismes, traumatismes ou rivalités passés, Rebecca Miller dresse le portrait nuancé et parfois brutal d’une femme en quête de son identité que la vie a diluée. Sans l’absoudre ni la condamner. On pardonnera alors à la réalisatrice ses maladresses et ses incohérences (Keanu Reeves en ado attardé).
Toutes les critiques de Les vies privées de Pippa Lee
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La blondeur faussement fragile de Robin Wright Penn est l'atout majeur de cette comédie grave qu'elle porte avec un talent remarquable. (...) L'intelligence du propos et l'humour discret dont la réalisatrice de The Ballad of Jack & Rose saupoudre son récit rendent l'ensemble hautement recommandable.
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Tout en douceur, la réalisatrice de The Ballad of Jack and Rose interroge l'identité, et la capacité de l'homme à un changement de fond dans ce qu'il est. (...) Sur les chemins de la redécouverte de soi, Pippa Lee nous aura fait faire une bien jolie balade.
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La réalisatrice, qui adapte ici son propre roman, utilise avec talent les voyages passé/présent et nous fait aimer son personnage dès le début. En gardant toujours en vue l'histoire personnelle du personnage, elle nous promène tout le temps. Sans donner de leçons d'Histoire, ces moments du passé nous interpellent pourtant, car ils titillent notre mémoire collective et donnent parfois au sujet un côté "madeleine de Proust" qui finit de nous faire adhérer à l'aventure.
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Robin Wright Penn est Pippa Lee jusqu'au bout des ongles, sa prestation est magnifique et sa jeune complice dans le rôle, Blake Lively, est absolument parfaite. (...) Si on poursuit la liste évoquant Maria Bello, Julianne Moore, Monica Bellucci, Winona Ryder, on pourrait avoir l'impression d'un film à très gros budget. Fatale erreur. A très gros coeur, surtout. Pour vous dire, Keanu Reeves n'a jamais été aussi bon depuis, depuis... n'a jamais été aussi bon. Un réel moment de plaisir et un bon vent de fraîcheur.
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Dans le rôle-titre aux multiples facettes, l'actrice Robin Wright-Penn illumine l'écran. Blake Lively incarnant Pippa Lee jeune est aussi parfaite. Et, de Keanu Reeves - qui a si bien forci - à Julianne Moore - en lesbienne libertine - tous les acteurs confèrent un relief très singulier à ce portrait de femme étonnant, drôle, féroce et souvent émouvant.
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Voici un beau portrait de femme en pleine crise existentielle. En adaptant son roman, Rebecca Miller s'est entourée d'un casting prestigieux : outre Robin Wright Penn, très juste, Keanu Reeves, Julianne Moore, Monica Bellucci dans les rôles secondaires confèrent à ce film un chic absolu !
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Rien ne vient alourdir cette psychanalyse, ce grand coup de balai existentiel : ni les flashs back parfaitement fluides, ni la voix off, ni les changements d’époque et d’actrices, ni les guests stars, toutes dans le ton. La trop rare Robin Wright Penn, belle et touchante, a un charme fou refait son chemin à l’envers : son enfance à vif avec une mère droguée et hystérique, une adolescence à la dérive, sa rencontre avec Herb et la construction d’une famille et d’une vie apaisée. Mortellement normale. Le grand bazar d’une vie et sa remise en cause n’ont rien de vraiment nouveau, mais le ton, drôle et mélancolique, le style élégant et l’excellente interprétation emportent l’adhésion à cette tragi-comédie d’une femme au bord de la crise de larmes.
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Ponctué d'humour, extrêmement bien écrit, le film aurait sans doute mérité d'être un peu resserré. Mention particulière à Robin Wright Penn, tour à tour frémissante et poignante, ainsi qu'à Blake Lively (...)
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L'image aussi coule toute seule, tant qu'on y est. Volontairement classique et relativement transparente, la réalisation s'efface pour n'être que l'appui de l'histoire. Elle va et vient du passé au présent et inversement, sans ostentation, avec fluidité. Comme va Robin Wright Penn au cœur de l'écran, la présence souple et néanmoins évidente. Loin de ses débuts dans Santa Barbara, elle incarne sur mesure le personnage de Pippa Lee. Subtile. Et belle comme une pub pour les ridules, dont on se demande pourquoi l'industrie cosmétique s'acharne à prôner l'éradication.
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Il manque aux Vies privées de Pippa Lee un peu d'ampleur, un peu de durée même, pour que cette existence devienne tout à fait la saga escomptée. Rebecca Miller distille en revanche un humour décapant. En témoigne le personnage savoureux joué par la revenante Winona Ryder. Et le vigoureux pied de nez que Pippa Lee réserve in fine à sa famille et à ses amis. Il se dégage alors de ce récit d'une émancipation tardive une bonne dose d'autodérision et une énergie communicative.
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Film choral oblige, la tentation de passer en revue, de distribuer bons et mauvais points, est trop forte. Robin Wright-Penn s'en sort avec les honneurs, mais c'est surtout la « gossip girl » Blake Lively, en Pippa Lee jeune et junkette, qui prend la lumière. Pour le reste, Alan Arkin promène sa solidité de vieil ours mal léché (dans tous les sens du terme) pendant que Monica Bellucci, Keanu Reeves et Julianne Moore errent comme des âmes en peine, la mine en point d'interrogation. (...)Les Vies privées de Pippa Lee devait être un roman au départ, et ça se ressent cruellement. Les images ont souvent le goût et l'odeur du papier, le montage s'ordonne en chapitres, trop de personnages font les « virgules » et hachent l'histoire menu menu. Dommage : au cinéma, même quand l'ennui ou l'insensibilité gagnent le spectateur, il lui est impossible de sauter des pages.
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Les Vies privées de Pippa Lee est son troisième long-métrage, adapté de son roman. Un peu long et confus au début, ce portrait d'épouse faussement sage et au passé houleux devient ensuite passionnant. Parmi les comédiens : Robin Wright Penn dans le rôle titre, Winona Ryder, Monica Bellucci ou Keanu Reeves. Artiste indépendante, Rebecca Miller n'en connaît pas moins du beau monde.
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Le jeu tout en finesse de Robin Wright Penn, cette beauté un peu fanée qu’elle ne cherche pas à masquer, constitue l’argument le plus convaincant de cette chronique parfois inégale.
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Cette révolte d'une femme mariée trop longtemps anesthésiée par son confort petit-bourgeois après avoir été abusée par la parenthèse enchantée des années 1970 (drogues, libération sexuelle) reste aussi sympathique que convenue. Telle son héroïne, Rebecca Miller muselle sa soif d'expression. Le malaise de Pippa Lee s'exprime, discrètement, silencieusement, par sa propension à abuser des cigarettes, et son futur amant est vendeur dans un bureau de tabac. Le propos méritait une forme et un ton plus insolents.
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(...) l’image est soignée et l’on apprécie aisément le travail réalisé par le directeur de la photo, Declan Quinn, qui crée une continuité plastique entre les moments présents et les retours en arrière. Les transitions sont fluides et ne laissent pas de doute sur la temporalité dans laquelle se trouve le récit. Les vies privées de Pippa Lee, malgré des acteurs concernés et manifestement réalisé dans un souci de réalisme, aurait pu être une approche sensible et dynamique du passage à la cinquantaine. Par excès de didactisme, le scénario ne fait que souligner grossièrement ce qui se devine par les expressions faciales et finit malheureusement par lasser.