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On se plaint assez de voir trop de biopics dépourvus de point de vue pour ne pas saluer la manière dont Henrik Martin Dahlsbakken s’empare ici de la figure du peintre Edward Munch. Tel Haynes avec I’m not there pour Dylan, il fait incarner l’auteur du Cri par quatre acteurs différents (dont une femme) à quatre périodes de sa vie, osant même l’anachronisme puisque la dernière se déroule à Berlin dans les années 2000, 50 ans après sa disparition. Ces aller- retour entendent raconter l’homme autant que l’artiste, ses inspirations comme son rapport complexe à la création. Mais l’exercice de style prend hélas le pas sur le reste et tient à distance le spectateur non connaisseur. Le tout avec quelques gestes pas très heureux comme ces plans avec en arrière- fond un ciel semblable à ses tableaux qui apparaissent gadget. Munch s’éloigne certes du film- référence de Peter Watkins qui se concentrait sur la jeunesse du peintre mais sans convaincre.