Dans ce mois riche en films d’animation emballants (Marcel le coquillage, L’Île), ce long métrage letton n’a pas à rougir de la comparaison. Bien que trop long et peinant à tenir son rythme très tonique sur 1h50, difficile de bouder son plaisir devant cet objet où comédie musicale, manifeste féministe et autofiction se marient aussi bien que les styles d’animation convoqués. On y suit une Lettone qui a grandi avec l’idée que la féminité devait être discrète et soumise et dans l’attente du prince charmant pour résoudre tous ses problèmes. Jusqu’à ce que son corps entre en rébellion contre cette obsession à rentrer dans le moule. L’espièglerie règne en maître dans cette exploration du sentiment amoureux qui s’appuie tout autant sur des faits scientifiques que sur les envolées lyriques de l’imaginaire. L’exubérant My love affair with marriage saisit les préoccupations et les débats de l’époque avec une virtuosité gourmande.