On ne va pas vous dévoiler les multiples rebondissements du nouveau Danny Boyle, montagnes russes frénétiques et pleines de surprises. Mais sous les dehors d’un film de petit malin qui ferait péter les coutures du cinéma de genre, Trance s’interroge sur l’identité réelle de son personnage principal. Qui est vraiment Simon ? À quoi joue-t-il ? Quelles sont ses motivations ? Autant de questions qu’on peut légitimement se poser sur Danny Boyle, réalisateur souvent borderline, artisan surdoué, metteur en scène générationnel... Au fond, le Britannique se définit d’abord par son style. Disco, hypnotique et surexcité. Et dans ce registre, Trance est un petit bijou. Dès le début, le projet de Boyle est clair : retourner le cerveau du spectateur et organiser son art du désordre nourri par les pulsions des personnages. Un shoot de pur chaos qui lui permet de revenir à ses oeuvres des années 90. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il s’est adjoint l’aide de John Hodge, son ancien scénariste. Comme dans Transpotting, ça jure, ça baise, ça boit et ça flingue avec une certaine euphorie, le film devenant un défouloir qui propose même l’un des plus beaux full frontal récemment vu sur grand écran. Si, après sa moisson de statuettes et son passage à Hollywood (Slumdog Millionaire, 127 heures), on aurait pu craindre que Danny le révolté ne s’assagisse, Trance est là pour rappeler que Boyle est un cinéaste pirate. Jamais là où on l’attend.