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Avec sa galerie d'actrices exceptionnelles, sa réalisation pastel et ses questions girlie (baby or not baby ?), Waitress aurait pu n'être qu'un film de fille très sympa. C'est mieux et plus que ça. Adrienne Shelly réussit un film pas si tarte qui déploie son appétit de cinéma et traite de sujets graves avec une liberté, une légèreté et une euphorie qu'on n'avait pas vu depuis longtemps. La surprise de la rentrée...
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Quatrième et dernier film d'Adrienne Shelly, récemment décédée, cette comédie décrit à priori l'histoire d'une fille mariée à un sale mec et de ses copines nunuches. Si on y jette un coup d'oeil plus attentionné, on constate qu'elle traite aussi de la difficulté à être mère et des doutes qui surviennent pendant la grossesse.Côté casting, Adrienne Shelly fait sourire avec son look de mini-Barbie à lunettes. On retiendra aussi Keri Russell, nouvelle venue au cinéma assez brillante mais dont le rôle de fausse naïve n'est peut-être pas exploité au maximum. En bref, une pincée d'humour, certes fourrée de clichés américains, beaucoup de pâte brisée pour un film couleur rose bonbon.
Toutes les critiques de Waitress
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Fluctuat
Présenté à Sundance cette année, sélectionné pour Deauville, Waitress est un petit conte de fées moderne bien acidulé. Rires sous couvert, regards en coin, calme avant la tempête, cette comédie à demi-mot développe un ton tout personnel.
- Exprimez-vous sur le forum WaitressUn petit bled bien américain, où les nouvelles technologies n'ont pas encore mis les pieds. Chez Joe's Diner, on peut manger les meilleures tartes à des kilomètres à la ronde, avec en plus une spécialité chaque jour. Le cerveau de ses succulentes inventions, c'est Jenna (Keri Russell). Mariée à un égoïste autoritaire répondant au prénom de Earl, flottant dans une existence frustrante, c'est aux fourneaux que la jolie serveuse exprime ses sentiments. Elle baptise ainsi ses créations culinaires dans le genre tarte Mon pied où tu sais, ou encore tarte J'en peux plus de cet australopithèque de mari. Jusqu'au jour ou ça devient la tarte Comment j'ai pu laisser Earl me mettre enceinte, et : Mon Dieu j'ai une liaison torride avec mon gynéco !Tarte à la crème ?Une jolie jeune femme qui ne demande qu'à s'épanouir, un mari abusif qui l'en empêche, un amant qui ne sait plus trop où il en est, des bonnes copines pour les cancans, et l'inéluctable bébé qui va arriver Voilà les ingrédients bien salés de cette savoureuse tarte (à la crème ?) concoctée par la regrettée Adrienne Shelly, disparue en novembre 2006. Son petit film sans prétention révèle tout doucement sa vraie nature, foncièrement humaine, brillamment légère et incisive à la fois, drôle à tous les coups. Le ton d'abord décalé, à contretemps, commence par chercher sa place en même temps que le personnage de Jenna. Bizarre, se dit-on, ces dialogues presque clichés, ces sourires convenus, cette impression de Disneyland désincarné. Puis très vite la façade se déchire, le tableau de petite bourgade américaine proprette prend quelques coups de coude en douce, et la dérision s'impose sans lourdeur à chaque nouvelle séquence.Conte de fées modernePince-sans-rire de bout en bout, Waitress atteint son but sans effort : donner vie à un conte de fée moderne et drôle, avec doses aléatoires de paillettes, des serveuses en forme de Barbies du bled, une princesse soumise autant que torride, un prince charmant dépassé par les événements, un dénouement en forme de pied de nez. Riche en couleurs acidulées, bien léchée, l'image confère en plus au film la touche féerique qu'il fallait. Rien ne laisse transparaître les 20 petits jours de tournage, au contraire. L'interprétation est irréprochable, et la mise en scène intelligente vient en soutien des moments de comédie autant que des séquences émotion. Un travail pointu sur le jeu des apparences et les ressorts narratifs les plus communs permet au film de détourner habilement des ficelles bien connues pour imposer son style. Waitress dépasse ainsi sans mal le stade de la simple comédie pour atteindre une vraie finesse cinématographique et une saveur toute personnelle. Rien à dire donc, sinon bravo pour ce joli moment de voltige qui garde les pieds sur terre. Et bonne tarte à tous !Waitress
De Adrienne Shelly
Avec Keri Russell, Nathan Fillon, Cheryl Hines
Sortie en salles le 5 septembre 2007Illus. © Night and Day Pictures
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- Lire le fil comédie sur le blog cinémaLe Mondepar Thomas SotinelC'est ce qui fait d'abord le charme de ce petit film : le mélange des couleurs gentiment criardes, de la musique paresseuse de l'accent sudiste et de la cruauté aveugle de la vie quotidienne.
Ellepar Helena VillovitchAssassinée l'année dernière à 40 ans par un inconnu, Adrienne Shelly venait tout juste d'achever cette jolie histoire d'amour et de maternité où elle s'était modestement attribuée un second rôle. Son héroïne, Jenna, serveuse chez Joe's Dinner, invente chaque jour une nouvelle tarte délicieuse au nom farfelu. Si son mari est un sombre crétin, son gynécologue la fait dangereusement craquer. Heureusement, les copines sont là, ainsi que l'humour et la tendresse, qui traversent l'écran.
Télé 7 jourspar Viviane PESCHEUX(...) cette drôle de comédie est tout le contraire : douce-amère, sensuelle, incisive, d'une étonnante singularité. Keri Russell y est tout simplement stupéfiante.
A l’image des tartes cuisinées avec imagination par Keri Russell, cette petite comédie romantique peut paraître appétissante malgré quelques passages indigestes. Alors que l’on pouvait s’attendre à un discours teinté de féminisme on soupe d’un discours aux relents réac’ assez limite, dans lequel la femme ne semble s’épanouir uniquement qu’à la cuisine ou dans son rôle de mère. Malgré tout on prend du bon temps et un certain plaisir à voir ces personnages évoluer et se battre pour donner plus de goût à leur vie inodore, incolore et sans saveur.
Téléramapar Frédéric StraussL’idée pouvait être tartignolle. Sous ses couleurs kitsch-chantilly, Waitress se révèle heureusement un portrait de femme plus piquant que sucré. C’est l’indépendance de son héroïne, allergique à tous les rôles préétablis (y compris celui de cordon-bleu banal), que célèbre Adrienne Shelly, inspirée par sa propre expérience de la maternité.