Ils ont remporté la statuette suprême, mais pas beaucoup de dollars aux USA.
Quelques jours après le triomphe de Moonlight, on fête les 7 ans de l’Oscar historique de Démineurs, Kathryn Bigelow étant la première réalisatrice à recevoir cette statuette. Ces deux films acclamés par la critique ont un autre point commun marquant : ils ont peu rapporté au box-office américain malgré leur Oscar du meilleur film, considéré comme le plus important de tous à Hollywood. Comme ils n’ont pas coûté aussi cher qu’un blockbuster, ils sont cependant considérés comme des succès. Voici les détails :
1. Démineurs (Oscar du meilleur film 2010) a récolté 17 millions de dollars aux Etats-Unis
Le film de guerre de Kathryn Bigelow est de loin celui qui a le moins bien marché au box-office US. Ironie du sort, il était en concurrence aux Oscars avec le plus gros succès de tous les temps, qui a rapporté plus de 2,7 milliards de dollars dans le monde, dont 700 millions rien qu’aux Etats-Unis. Ceci dit, Démineurs n’est pas un flop. Il a coûté 15 millions à Summit Entertainment et en a rapporté une cinquantaine dans le monde. Et son petit score s’explique par sa faible diffusion : atour de 500 salles, alors que certaines grosses productions sont proposées sur plus de 4000 écrans à travers le pays.
Il y a 7 ans, Kathryn Bigelow devenait la première femme à remporter l'Oscar du meilleur réalisateur
2. Moonlight (Oscar du meilleur film 2017) a récolté 25 millions de dollars aux Etats-Unis (pour l’instant)
Moonlight a gagné 25 millions de dollars aux Etats-Unis depuis sa sortie en octobre, sur une base de 650 copies. Ce week-end, suite à son Oscar du meilleur film, il est ressorti dans 1500 cinémas à travers le pays et son score est un peu remonté. Etant donné qu’il arrive à peine à l’étranger, son cumul va continuer à grimper. Il risque cependant de figurer au final dans ce classement.
Moonlight, le premier film LGBT, noir, fauché… à gagner l’Oscar
3. Birdman (Oscar du meilleur film 2015) a récolté 42,3 millions de dollars aux Etats-Unis
En 2014, Birdman marquait le grand retour de Michael Keaton à l’affiche d’un film acclamé par la critique. Le film d’Alejandro Gonzalez Inarritu était lui aussi proposé dans moins de 1000 salles aux Etats-Unis, où il a a récolté un peu plus de 40 millions de dollars, mais il s’est bien rattrapé ailleurs, en parvenant à franchir la barre des 100 millions.
4. Le Dernier empereur (Oscar du meilleur film 1988) a récolté 43,9 millions de dollars aux Etats-Unis
La fresque historique de Bernardo Bertolucci a remporté les 9 Oscars pour lesquels il était nommé, dont celui du meilleur film, mais il a peiné à rembourser son budget officiel de 23 millions de dollars. Il a amassé précisément 43,9 millions de billets verts dans un peu moins de 900 cinémas.
5. The Artist (Oscar du meilleur film 2012) a récolté 44,6 millions de dollars aux Etats-Unis
Vu de France, The Artist est un énorme succès, vainqueur de 5 Oscars dont les prestigieux meilleur film, meilleur réalisateur (pour Michel Hazanavicius) et meilleur acteur (pour Jean Dujardin). Cet hommage aux classiques hollywoodiens a franchi les 100 millions de dollars dans le monde (133 exactement), mais a enregistré "seulement" un tiers de son succès aux Etats-Unis. Il y fut proposé d’abord dans 600 salles, avant de voir sa diffusion élargie à 1700 cinémas une fois les statuettes reçues.
6. Spotlight (Oscar du meilleur film 2016) a récolté 45 millions de dollars aux Etats-Unis
Proposé dans un peu moins de 900 salles dans son pays d’origine, l’enquête Spotlight a rapporté 45 millions de dollars. Dans le reste du monde, quasiment la même somme a été récoltée, ce qui fait que ce drame est l’un des films oscarisés ayant le moins bien marché au box-office tout court, pas seulement aux USA. Etant donné qu’il s’agissait d’une petite production, le projet de Tom McCarthy s’est tout de même remboursé, et il a confirmé une tendance de ces dernières années : ce sont souvent les "petits films" qui récoltent l’Oscar principal. Les gagnants de 2010, 2012, 2015, 2016 et 2017 figurent dans ce top, et 12 Years a Slave, qui a obtenu l’Oscar du meilleur film en 2014, est 12e.
7. Voyage au bout de l’enfer (Oscar du meilleur film 1979) a récolté 48,9 millions de dollars aux Etats-Unis
Vainqueur de 5 statuettes en 1979, ce grand classique de Michael Cimino a cependant rapporté moins de 50 millions de dollars au box-office US… à l’époque. Car en dollars corrigés, ce serait un véritable succès : 181 millions, calcule Box Office Mojo.
8. Amadeus (Oscar du meilleur film 1985) a récolté 51,5 millions de dollars aux Etats-Unis
Le film culte de Milos Forman a à peine franchi les 50 millions, mais là aussi, c’est en fait un succès. En 1984, il était 12e du classement américain annuel grâce à ce score. Assez loin derrière Le Flic de Beverly Hills et S.O.S. Fantômes, qui avaient franchi les 200 millions, mais tout de même. Amadeus a obtenu 8 Oscars quelques mois plus tard.
9. Gandhi (Oscar du meilleur film 1983) a récolté 52,7 millions de dollars aux Etats-Unis
Deux ans avant le biopic du compositeur de génie, celui de Gandhi avait effectué exactement le même parcours. Fort de 52 millions de dollars au box-office US, le film de Richard Attenborough était 12e du classement américain en 1982, assez loin derrière les 359 millions de dollars amassés par E.T., mais juste devant Rambo.
10. Collision (Oscar du meilleur film 2006) a récolté 54,5 millions de dollars aux Etats-Unis
Collision est peut-être l’un des Oscars les plus mal-aimés de l’histoire de la cérémonie hollywoodienne, il n’empêche qu’il a reçu la statuette principale en 2006. Le drame de Paul Haggis était alors en concurrence avec Le Secret de Brokeback Mountain, Truman Capote, Good Night and Good Luck et Munich. Parmi ces films, Brokeback Mountain était le roi du box-office grâce à 83 millions de dollars de recettes américaines. Mais plus globalement, sur l’année 2005, Collision entrait à peine dans le top 50. Notons tout de même que son budget officiel était estimé à 6,5 millions de dollars et qu’il a frôlé les 100 millions au box-office mondial. C’est donc loin d’être un flop.
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