Trance est la nouvelle bombe de Danny Boyle, cinéaste imprévisible qui, après ses oscars pour Slumdog Millionaire et 127 heures, où il transformait le calvaire d’un randonneur en frénésie disco, revient en Agleterre pour dépoussiérer le film de braquage. Le film s’ouvre par le vol d’un tableau. Un marchand d’art londonien, Simon (James McAvoy, absolument extraordinaire), est de mèche avec le gang de malfrat mené par Franck (Vincent Cassel parfait dans le rôle du malfrat classe et taiseux). L’ennui c’est que pendant le casse, Simon double ses associés et perd la mémoire. Il ne se souvient plus de l’endroit où il a caché la toile. Pour retrouver le butin, les malfrats tombent d'accord : Simon subira une séance d'hypnose, sous la conduite d’une psychanalyste à la beauté troublante (Rosario Dawson).Entre Inception et Fight Club, Danny Boyle réalise donc un thriller mental survolté où les pièges, les fausses pistes et les chausses trappes se multiplient et brouille la frontière entre réalité et fiction.Comme dans cette séquence : la thérapeute reçoit donc Simon et commence sa séance d'hypnose avant de révéler qu'elle a compris le danger. On est très loin de l'hypnose telle que la voyait le philosophe Jean-François Billeter pour qui « Le patient accède à l'imagination opérante par la suspension de l'intention, autrement dit par l'arrêt. Son but doit être de se laisser gagner par une tranquilité de plus en plus profonde, de laisser se défaire en lui les dispositions qui mènent à l'action – de se laisser défaillir, de se laisser sombrer »Avec Cassel et son équipe dans un van écoutant TOUT ce qui se raconte pendant la séance ; avec une thérapeute aussi sexy, séduisante et maline que Rosario Dawson ; avec à la clé un Goya d'une beauté foudroyante : pas sûr que les conditions soient réunis pour que McAvoy retrouve sereinement le chemin de son inconscient. Pas sûr non plus que serein et sereinement appartiennent au registre lexical de Danny Boyle. Explosif, excitant et redoutablement manipulateur, oui. Dans le genre, Trance est un petit chef d'oeuvreLe film sortira le 8 mai prochain dans les salles obscures (qui n'auront jamais aussi bien porté ce nom)
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